Un proche d’Andry Rajoelina démissionne du gouvernement
Le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères, Ny Hasina Andriamanjato, a décidé de quitter le gouvernement de transition. Il invoque son soucis d’aider le président de la HAT tout en regrettant que celui-ci ait choisit unilatéralement d’organiser des élections législatives.
A Madagascar, la Haute autorité de transition (HAT) dirigée par Andry Rajoelina fait face à de nouvelles difficultés. Vendredi 12 février, le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères, Ny Hasina Andriamanjato, a présenté sa démission au gouvernement de Camille Vital. "Je fais ça pour guider Andry Rajoelina, pour l’aider", a assuré l’intéressé.
Ce coup d’éclat sème le trouble au sein de la HAT. Cependant, Ny Hasina Andriamanjato se défend de toute accusation de défection. Il fait partie des tout premiers à avoir rejoint le président de la HAT, quand celui-ci était encore maire d’Antananarivo. "Je suis toujours avec Andry Rajoelina, à 100% derrière lui" confie-t-il.
Fils du pasteur Richard Andriamanjato, figure emblématique de la vie politique à Madagascar, il a réussi le tour de force d’être ministre des Postes et Télécommunications sous deux présidents de la République. D’abord sous l’égide de Zafy Albert lors du régime de transition en 1996. Ensuite, lors du retour de Didier Ratsiraka au pouvoir entre 1997 et 2001. Puis en 2006, il a été dans l’opposition et s’est présenté contre Marc Ravalomanana lors de l’élection présidentielle.
"Il faut un gouvernement d’union nationale"
En tant que porte-parole de la HAT, son bilan lors des négociations internationales vouées à sortir Madagascar de la crise politique est assez mitigé. Le pays est au ban de la communauté internationale depuis l’éviction de Marc Ravalomanana, en mars 2009, qui a été remplacé par Andry Rajoelina.
L’arrivée au pouvoir de ce dernier est contestée par les trois autres grandes mouvances politiques malgaches: celle du président déchu Ravalomanana, et celles des deux ex-chefs d’Etat Didier Ratsiraka et Albert Zafy.
Sous la médiation de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), les accords de Maputo et d’Addis Abeba n’ont pour l’instant pas été respectés. "Il faut un gouvernement d’Union nationale et de réconciliation, sinon je pense qu’on ne pourra pas faire les élections quelles qu’elles soient, et surtout les crises politiques se répèteront", a estimé Ny Hasina Andriamanjato. Qui regrette aussi que "l’autre option – d’organiser unilatéralement des élections – ait été choisie par Andry Rajoelina". Les élections législatives malgaches sont prévues entre le 15 avril et le 15 mai 2010. (avec AFP)
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