Gbagbo menace de dissoudre le gouvernement et la CEI

Ayant appris le blocage des négociations à Ouagadougou jeudi 11 février, le président ivoirien Laurent Gbagbo a téléphoné à son homologue burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise. Lors de leur conversation, il a menacé de dissoudre le gouvernement, a appris Jeune Afrique.

Le président ivoirien Laurent Gbagbo, le 13 janvier 2010 à Yamoussoukro © AFP

Le président ivoirien Laurent Gbagbo, le 13 janvier 2010 à Yamoussoukro © AFP

Publié le 12 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Le chef de l’Etat ivoirien aurait pour cela recours à l’article 48, qui lui donne le droit de prendre des « mesures exceptionnelles » 1.

Dissolution possible de la Commission électorale indépendante

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Selon de bonnes sources, à Ouagadougou et à Abidjan, Laurent Gbagbo pourrait aussi annoncer la dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI). Si le président mettait sa menace à exécution, le processus électoral serait suspendu et la paix compromise.

La dernière rencontre de Ouagadougou avait pour principal objet de résoudre le différent entre le camp présidentiel d’un côté et la CEI et l’opposition de l’autre. Soutenu par le Rassemblement des Houphouétistes (RHDP), – composé principalement du Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) – le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, a refusé de démissionner.

Incidents en province

Celui-ci est accusé depuis plusieurs semaines par le pouvoir d’avoir tenté d’introduire frauduleusement sur la liste électorale quelque 429 000 noms. De son côté, le Front populaire ivoirien (FPI), le parti du chef de l’Etat, a lancé des procédures judiciaires pour rayer de la liste des électeurs à la « nationalité douteuse ». Plusieurs incidents, incluant des dizaines de blessés et l’incendie de bâtiments publics, ont éclaté en province.

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Le gouvernement actuel est le fruit d’un compromis entre le président Gbagbo, l’ex-rébellion et l’opposition. Il est dirigé par l’ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro depuis avril 2007. Il a pour mission essentielle de conduire le pays à des élections libres et transparentes tout en assurant la réunification du pays.

La Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis l’émergence de la rébellion en novembre 2002. Le Nord du pays est toujours tenu par les anciens rebelles, malgré le début du redéploiement de l’administration centrale sur l’ensemble du territoire.

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La menace de dissolution du gouvernement est-elle un coup de bluff de la part de Laurent Gbagbo ? En tout cas, les Burkinabè prennent la menace de Laurent Gbagbo très au sérieux.

(1) Article 48 de la Constitution ivoirienne : « Lorsque les Institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances après consultation obligatoire du Président de l’Assemblée nationale et de celui du Conseil constitutionnel. Il en informe la Nation par message. L’Assemblée nationale se réunit de plein droit. »

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