« Fraudes manifestes » dans les listes électorales
L’enquête de la justice ivoirienne conclut à des « fraudes manifestes » dans la constitution des listes électorales. Le mandat du président Gbagbo est théoriquement achevé depuis 2005, mais les élections ont subi de nombreux reports.
L’enquête de la justice ivoirienne visant la Commission électorale indépendante (CEI) a conclu à des "fraudes manifestes" dans l’élaboration de la liste des votants, a-t-on appris vendredi 5 février de source judiciaire. L’enquête avait été ouverte mi-janvier sur instruction du ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, proche du président Laurent Gbagbo.
"Il y a eu des fraudes manifestes", a déclaré à l’AFP une source judiciaire.
Les CD contenant un fichier litigieux créé en dehors des procédures normales "ont effectivement été utilisés dans des commissions locales" de la CEI pour confectionner la liste, a-t-on précisé.
Le processus électoral est bouleversé depuis qu’une polémique a éclaté il y a un mois autour de la commission, accusée de "fraude" sur la liste par le camp présidentiel, qui réclame la démission du chef de la CEI Robert Beugré Mambé.
De reports en reports
Le mandat du président Laurent Gbagbo est théoriquement achevé depuis 2005. Mais la constitution des listes électorales, avec de nombreux cas "litigieux" a amené à retarder les élections à 6 reprises.
On dénombre quelques 1, 033 million de "cas litigieux" sur les 6,4 millions de personnes recensées."Au 6 janvier, sur environ 550. 000 requêtes enregistrées, près de 450. 000 ont été agréées" sur les quelque 1,033 million de "cas litigieux", a expliqué Yacouba Bamba, porte-parole adjoint de la CEI
Devant l’ampleur du travail, M. Gbagbo, le Premier ministre et chef des FN Guillaume Soro, et les opposants Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ont décidé de faire preuve de souplesse: ils ont renvoyé à l’après-scrutin les corrections d’"erreurs matérielles" (orthographe du patronyme par exemple) sur les cartes d’électeurs.
Clore la crise
Selon une source diplomatique occidentale, les autorités "ne pourront pas se permettre" de laisser sur le bas-côté de nombreux électeurs potentiels au motif que le délai est dépassé, alors que la question des papiers est au coeur de la crise ivoirienne.
Le scrutin présidentiel est censé clore une crise née en 2002 d’un coup d’Etat manqué de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) de Guillaume Soro, qui a coupé le pays en deux. (avec AFP)
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