L’UA regrette les poursuites de la CPI contre el-Béchir
Suite à la décision des juges de la Cour pénale internationale de poursuivre pour génocide Omar el-Béchir, la commission de l’Union africaine accuse la CPI de compromettre le procesus de paix au Soudan.
L’Union africaine (UA) déplore la décision de la Cour pénale internationale (CPI) qui vise à délivrer un mandat d’arrêt pour génocide contre le président soudanais Omar el-Béchir.
La commission de l’Union Africaine (UA) dirigée par Jean Ping regrette ce jugement qui "va à contre-courant" du processus de paix, dans un communiqué du vendredi 5 février.
Le 4 mars 2009, les juges de la CPI avaient émis un mandat d’arrêt contre le président soudanais pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, en laissant de côté le chef d’accusation de génocide demandé par le procureur Luis Moreno-Ocampo. Ce dernier a d’ailleurs interjeté appel le 6 juillet 2009.
Les juges sommés de revoir leur copie
Mercredi 3 février, la chambre d’appel de la CPI a ordonné aux juges de première instance de la Cour de La Haye de réexaminer leur décision de ne pas retenir le génocide dans leur mandat d’arrêt contre Omar el-Béchir. Elle a ordonné aux juges de "prendre une nouvelle décision en se basant sur une bonne administration de la norme de la preuve".
De leur côté, les 53 chefs d’Etats africains réunis lors du dernier sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba qui s’est terminé 2 février, ont renouvelé leur demande de différer la procédure engagée contre Omar el-Béchir.
Dans son communiqué, la commission précise que "l’UA a toujours souligné son attachement à la justice et son rejet total de l’impunité, conformément aux dispositions pertinentes de son Acte constitutif". Cependant, le Soudan est à l’approche d’ "événements majeurs, notamment la tenue d’élections nationales, en avril 2010, et celle d’un référendum sur l’autodétermination pour le Sud-Soudan, en janvier 2011".
Le gouvernement soudanais a de son côté accusé la CPI de vouloir compromettre les élections d’avril et le dialogue avec la rébellion de Darfour
"L’arrêt est important pour les victimes"
Omar el-Béchir est soupçonné d’être pénalement responsable, en tant qu’auteur indirect ou coauteur indirect, de cinq chefs d’accusation de crimes contre l’humanité, à savoir meurtre, extermination, transfert forcé, torture et viol.
Il est également soupçonné de deux chefs d’accusation de crimes de guerre : le fait de diriger des attaques intentionnelles contre des civils et le pillage. L’arrêt rendu mercredi est "important pour les victimes" a déclaré à l’AFP Luis Moreno Ocampo, selon lequel el-Béchir "sait que son destin est d’affronter les charges" qui pèsent contre lui.
Le procureur de la Cour pénale internationale enquête sur le Darfour depuis 2005, région déchirée par la guerre civile depuis 2003. (avec AFP)
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