Hissène Habré bientôt devant la justice ?

Dix ans après les premières actions engagées pour obtenir l’inculpation de l’ancien président tchadien, ses victimes réclament toujours un procès.

Jacqueline Moudeina, avocate des victimes de l’ancien président tchadien Hissène Habré © AFP

Jacqueline Moudeina, avocate des victimes de l’ancien président tchadien Hissène Habré © AFP

Publié le 4 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Me Jacqueline Moudeina, l’avocate des victimes d’Hissène Habré a demandé lors d’une conférence organisée par les victimes, ainsi que plusieurs ONG et des associations de défense des Droits de l’Homme mercredi 3 février à N’Djamena, que l’ex-président tchadien soit enfin jugé. Cette semaine marque le 10e anniversaire de la mise en accusation de l’ancien chef d’Etat pour "crimes contre l’humanité". A cette occasion, les victimes organisent une "semaine contre l’impunité" et multiplient les actions.

Hissène Habré, qui vit à Dakar depuis sa chute en 1990, est accusé d’être le résponsable de milliers d’assassinats politiques et de torture systématique durant ses années de pouvoir (1982-1990). Il est poursuivi pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture".

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Lutter contre l’impunité

"C’était exactement le 3 février 2000. Nous avions engagé des actions pour obtenir l’inculpation de celui qui a fait disparaître plus de 40.000 personnes. Mais nous avons le regret de constater que Hissène Habré n’est toujours pas jugé pour ses crimes, alors que les victimes continuent à mourir. L’inculpation d’Hissène Habré et ses complices est une condition pour lutter contre l’impunité et parvenir à une véritable réconciliation au Tchad", a affirmé Me Jacqueline Moudeina.

De son côté, Me Mahamat Hassan Abakar, ancien président de la Commission d’enquête sur les crimes d’Hissène Habré (décembre 1990-mai 1992), accuse les autorités tchadiennes de laxisme. "Si les autorités avaient la volonté d’aider les victimes à obtenir réparation, Hissène Habré serait déjà jugé. Comme ses complices sont devenus utiles pour les autorités actuelles, ils sont non seulement restés impunis mais ils continuent toujours à tuer", a-t-il déclaré.

La France, prête à aider

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Hissène Habré a été mis en accusation pour la première fois le 3 février 2000 par un juge sénégalais, avant que la justice sénégalaise ne se déclare incompétente. En juillet 2006, l’Union africaine a donné mandat au Sénégal de le juger. Ce procès n’a pas encore démarré.

La France est prête financièrement à prendre "sa part dans le soutien qui sera apporté au Sénégal" pour l’organisation du procès, a indiqué mercredi à Paris le ministère des Affaires étrangères. "Nous souhaitons que ce procès puisse avoir lieu rapidement et dans de bonnes conditions", a dit lors d’un point-presse son porte-parole, Bernard Valero.  (avec AFP)

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