Dominico Bellocco, chefs d’un des clans de la ‘Ndrangheta -la mafia calabraise- vient d’être arrêté le 1er février en plein centre de Rome. Après des affrontements entre Italiens et immigrés (principalement des Africains), en janvier à Rosarno (Calabre), un mandat d’arrêt avait été lancé contre lui et 16 membres de son clan. Ils sont accusés d’avoir illégalement fait travailler des saisonniers étrangers pour la récolte des agrumes dans cette région du sud de l’Italie et d’être responsables de violences en janvier dernier.

Le 6 janvier en effet, le ras-le-bol de ces ouvriers avait été réprimé lors d’une véritable « chasse à l’homme ». La colère des habitants de Rosarno s’était déchaînée contre ceux qu’ils accusaient de tuer l’économie locale. D’une rare violence, les scènes de lynchage et le slogan des Italiens « Rosarno est à nous » avaient ébranlé l’Italie.

Refus de payer l’ « impôt » à la mafia
Mais derrière ce malaise social et sa dérive xénophobe, les enquêteurs ont, eux, surtout vu l’ombre de la ‘Ndrangheta, soupçonnée d’avoir attisé les tensions entre « ses » employés et les locaux. Tout a d’ailleurs commencé lorsque les travailleurs clandestins ont refusé de payer « l’impôt » prélevé par la mafia calabraise. Des picciotti (hommes de main) ont alors été envoyés pour les « effrayer », avant que la population ne s’en mêle.
Au final, les immigrés ont préféré fuir vers la Campanie voisine où le nombre de travailleurs africains est considérable.

L’arrestation de Dominico Bellocco, 33 ans et « parrain » depuis l’arrestation de son père Guiseppe en 2007, est un coup dur pour sa famille qui contrôle le trafic de drogue et l’économie locale.
Son frère, Antonio Bellocco, avait déjà été arrêté au cours des émeutes début janvier et placé en détention préventive pour avoir tenté de renverser un immigré avec sa voiture. Dominico Bellocco était lui recherché depuis septembre 2009, après une première condamnation à 6 ans de prison pour « association mafieuse ».