Otage français au Mali : Bernard Kouchner à Bamako
Les rencontres entre les autorités françaises et maliennes se multiplient pour trouver une issue favorable à l’enlèvement par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) de l’otage français Pierre Camatte. Après plusieurs proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy – et notamment son chef d’Etat-major -, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner de se rendre à Bamako pour y être reçu par le président malien Amadou Toumani Touré.
Le chef de l’Etat-major particulier du président de la République française a déjà effectué une visite non-officielle à Bamako il y a environ une semaine, selon une source malienne.
Accompagné de collaborateurs proches de Nicolas Sarkozy, il a été reçu par Amadou Toumani Touré au palais de Koulouba et se serait entretenu avec lui de la situation de l’otage français Pierre Camatte, détenu par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis plus de deux mois.
Ce 1er février vers 21 heures (de Paris), le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, est arrivé à son tour dans la capitale malienne – après que sa visite y a déjà été annoncée la semaine dernière avant d’être annulée. Il doit rencontrer le président malien pour tenter de trouver avec lui les meilleurs moyens de parvenir à la libération de Pierre Camatte.
Menaces d’exécution
Celui-ci, un retraité de 61 ans, avait été kidnappé par des inconnus dans la nuit du 26 novembre dans un hôtel de Ménaka, au nord-est du Mali. Les raisons de son enlèvement ne sont pas établies, mais il pourrait s’agir d’une vengeance personnelle. Pierre Camatte aurait ensuite été « revendu » à Aqmi. Président d’une association entre la ville de Gérardmer (dans les Vosges, à l’est de la France où il est domicilié) et Tidarmene, une localité du nord du Mali, il partageait son temps entre la France et le Mali, où il s’occupait en particulier de la culture d’une plante thérapeutique contre le paludisme.
Aqmi – qui détient en tout six Européens en otage – avait menacé le 10 janvier dernier d’exécuter Pierre Camatte si quatre de ses membres (deux Mauritaniens, un Algérien et un Burkinabè), détenus au Mali, n’étaient pas libérés avant le 30 janvier. Le 31, après la visite des proches collaborateurs du président français à Bamako, l’ultimatum avait finalement été repoussé à une date indéterminée.
Mais le groupe qui détient Pierre Camatte ne bluffe pas. En juin 2009, il avait exécuté Edwin Dyer, un touriste britannique, suite au refus de Londres de céder à son chantage. Le but d’Aqmi est d’attirer dans le Sahel un front de puissances occidentales qui puisse légitimer sa présence et son combat. D’où la délicatesse de négociations qui se veulent les plus discrètes possibles pour ne pas faire de publicité intempestive aux islamistes.
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