La nouvelle Constitution dans l’impasse

L’élaboration de la nouvelle Constitution zimbabwéenne est au point mort. Elle demeure pourtant un préalable indispensable à la tenue d’élections devant entériner la sortie de crise à Harare.

Le Président Robert Mugabe (G) et le leader de l’opposition Morgan Tsvangirai à Harare en 2008 © AFP

Le Président Robert Mugabe (G) et le leader de l’opposition Morgan Tsvangirai à Harare en 2008 © AFP

Publié le 21 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

Selon la presse gouvernementale de Harare, le Zimbabwe a suspendu l’élaboration d’une nouvelle Constitution devant permettre de nouvelles élections. "Tous les programmes constitutionnels ont été suspendus", a déclaré Munyaradzi Paul Mangwana, président de la commission parlementaire chargée d’élaborer la nouvelle Constitution, dans le journal The Herald du jeudi 21janvier .

"Il y a toujours un désaccord sur la composition [du collège des] des rapporteurs, mais d’autres problèmes plus pressants doivent également être réglés comme les contraintes financières", a-t-il ajouté.

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Les rapporteurs devaient collecter à travers le Zimbabwe des avis sur la future Constitution. Les membres de la commission vont désormais s’entretenir avec les représentants des Nations unies et avec les organismes finançant le programme de stabilisation du Zimbabwe, pays désormais en ruine.

Retards et dysfonctionnements

Mais ledit programme a été marqué par de nombreux dysfonctionnements, et a pris ainsi beaucoup du retard. Au mois d’avril 2009, une commission parlemenaire de 25 membres issus de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patiotique (Zanu-PF, parti du président Robert Mugabe) et du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, parti de Morgan Tsvangirai, ancien opposant et actuel Premier ministre) avait été élue. Ses membres disposaient de 10 mois pour fournir au Parlement un projet de loi destiné à être ensuite approuvé par référendum au plus tard en juillet 2010.

En juillet 2009, cette commission s’était notamment mise en grève, réclamant le paiement par le gouvernement de ses indemnités.

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Mugabe-Tsvangirai: un duo instable

Pourtant, la nouvelle Constitution est la condition sine qua non pour l’organisation de nouvelles élections législatives. Les précédentes, remportées en juillet 2008 par l’opposition, avaient fortement déstabilisé le Zimbabwe. Aux violences électorales avait succédé une inflation à six chiffres, qui avait plongé le pays dans une crise économique et alimentaire majeure.

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Après un an de paralysie, Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai ont finalement formé en février 2009 un gouvernement d’union nationale qui a permis de stabiliser l’économie. Mais de nombreux points de désaccords subsistent encore entre les deux hommes. A 85 ans, le président refuse de lâcher du lest et remet en question chaque décisions de son chef de gouvernement.

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