Jean-Marie Doré devient Premier ministre

Jean-Marie Doré a été désigné Premier ministre de la transition guinéenne lundi 18 janvier à Ouagadougou, sur décision du chef de l’Etat Moussa Dadis Camara et du président par intérim Sékouba Konaté. La syndicaliste Hadja Rabiatou Serah Diallo devient, elle, vice-Premier ministre.

Jean-Marie Doré a été désigné lundi à Ouagadougou © DR

Jean-Marie Doré a été désigné lundi à Ouagadougou © DR

Publié le 19 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 19 janvier à 15h50.

Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté ont tranché. C’est Jean-Marie Doré, porte-parole des Forces vives (partis, syndicats, société civile) qui dirigera le gouvernement de la transition en Guinée. Une transition qui doit durer six mois et qui maintient le général Sékouba Konaté au poste de président par intérim.

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Agé de 71 ans, M. Doré est également président de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG, opposition). Il avait été blessé pendant la répression sanglante par les forces de sécurité d’une manifestation de l’opposition, ayant fait plus de 150 morts le 28 septembre à Conakry.

Jean-Marie Doré devrait avoir pour vice-Premiers ministres la secrétaire générale de la confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) Rabiatou Serah Diallo et le général Mamadouba Toto Camara, ministre de la Sécurité et de la Protection civile et vice-président de la junte.

Les nominations, qui doivent être officialisées par décret, ont été prises dans la nuit de lundi à mardi à Ouagadougou. La capitale burkinabè est en effet le siège de la médiation assurée par le président Blaise Compaoré.

Aussi, c’est dans cette ville que le chef de l’Etat guinéen Moussa Dadis Camara est arrivé en convalescence, le 12 janvier, après avoir passé un mois et demi au Maroc. Son aide de camp  Aboubacar « Toumba » Diakité avait tenté de l’abattre, le 3 décembre, le blessant à la tête.

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En théorie, le Premier ministre ne doit pas se présenter à la présidentielle. Cependant, interrogé à ce sujet avant sa désignation, Jean-Marie Doré a laissé planer le doute… 

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Chargé de communication du président de la transition, Idrissa Chérif a assuré que M. Doré a été choisi "non seulement pour son expérience mais aussi pour sa connaissance de la politique guinéenne. Il va conduire un gouvernement de mission, notamment la poursuite de la transition".

"Le général Konaté a discuté lundi soir pendant 8 heures avec Dadis sur la désignation des représentants du CNDD", le Conseil national pour la démocratie et le développement (junte), a ajouté une source proche de la junte. Ils ont ensuite été rejoints par le médiateur burkinabè, le président Blaise Compaoré, dans la villa du capitaine Camara.

Selon une source proche de la junte, Konaté voulait tenir compte de l’équilibre ethnique et régional dans la formation du nouveau gouvernement de transition. A l’instar de Dadis Camara, Jean-Marie Doré est originaire de la province de la Guinée forestière. Et le CNDD devrait garder les postes de souveraineté (Défense, Affaires étrangères, Economie et Finances).

Le président de transition et sa délégation doivent repartir mardi 19 janvier en Guinée après un séjour de près d’une semaine à Ouagadougou.

Opposition divisée

Jean-Marie Doré est loin de faire l’unanimité au sein des Forces vives. La majorité des partis politiques ont certes soutenu M. Doré, mais les syndicats et associations de la société civile s’étaient dernièrement rangés derrière Rabiatou Sérah Diallo, également candidate au poste de Premier ministre.

De plus, selon M. Chérif, "le gouvernement sera formé de 30 membres: 10 désignés par le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), 10 par l’opposition et 10 issus des quatre régions de Guinée". La transition est un exercice périlleux qui ne fait que commencer.

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