« Le Maroc est prêt pour la régionalisation », selon Abdelhamid el-Ouali

Un vaste chantier pour la régionalisation du Maroc a été lancé par le roi Mohammed VI, le 3 janvier dernier. Le juriste Abdelhamid el-Ouali, membre de la Commission consultative de la régionalisation qui doit réfléchir sur le sujet, a accepté de répondre aux questions de jeuneafrique.com.

Le juriste Abdelhamid el-Ouali, devant la caméra de Jeuneafrique.com © JA

Le juriste Abdelhamid el-Ouali, devant la caméra de Jeuneafrique.com © JA

Publié le 15 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

« Pour se lancer dans la régionalisation, il faut un pays stable et fort. Peu de pays en développement peuvent le faire et le Maroc, grâce au ciment monarchique, en fait partie. C’est le processus de démocratisation et de la mise en place d’un Etat de droit qui nous a permis d’ouvrir ce chantier ». Telle est l’analyse du professeur et juriste, Abdelhamid el-Ouali, qui a accordé un entretien à jeuneafrique.com.

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Auteur de plusieurs ouvrages sur la question du Sahara (dont Autonomie du Sahara, prélude au Maghreb des régions, éd. Stacey International) et membre de la Commission consultative de la régionalisation (CCR), que le roi Mohammed VI a installé au début de l’année, Ouali affirme que cette nouvelle structure, dirigée par l’ancien ministre de la Justice Omar Azziman, devra travailler « d’arrache pied » pour soumettre ses propositions de réformes institutionnelles au souverain d’ici à la fin de juin 2010, comme le prévoit sa feuille de route.

« Rénovation en profondeur »

« C’est un chantier fondamental qui va nous occuper pendant les 10 prochaines années », estime l’universitaire qui qualifie le processus « d’évolutif ». Même si elles seront parmi les premières bénéficiaires de cette réforme, les régions du Sahara « seront traitées sur le même pied que toutes les autres régions du royaume. »

« La CCR va ouvrir des consultations qui seront ouvertes à tous les acteurs associatifs, politiques et économiques, lesquels seront les bienvenus », confie Ouali. Cette démarche d’intense concertation doit ainsi être « le premier pas vers une régionalisation évolutive et authentique », indique-t-il, selon le souhait de Mohammed VI qui a évoqué le 4 janvier « une rénovation en profondeur des structures de l’Etat ».

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Blocage algérien

Le système d’autonomie espagnol, souvent évoqué par la presse marocaine, sera-t-il érigé en modèle ? « Nous allons voir à l’international les modèles qui ont marché et ceux qui ont échoué », le professeur, qui déplore par ailleurs que le Maroc soit le seul pays du Maghreb engagé dans cette voie. « L’idéal aurait été que tous les pays de la région fassent cette régionalisation de façon concertée », afin d’aller vers une meilleure intégration des pays d’Afrique du Nord, note-t-il en regrettant « le blocage par l’Algérie du processus d’unification du Maghreb ».
 

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