Le pays pleure ses morts

Soixante-douze heures après le retour au pays des Éperviers, la tension semble être baissée d’un cran. Mais la tristesse reste visible sur tous les visages.

Des gendarmes portent le cercueil d’une des victimes de l’attaque des bus togolais © AFP

Des gendarmes portent le cercueil d’une des victimes de l’attaque des bus togolais © AFP

Publié le 13 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

A Lomé, on se prépare aux obsèques d’Abalo Amelete et de Stanislas Ocloo, tués en Angola lors de l’attaque des deux bus de l’équipe nationale de football par le Front de libération de l’enclave du Cabinda (Flec), le 8 janvier. En attendant cette cérémonie, les familles des victimes reçoivent des messages de soutien et de condoléances. Et le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.

Bonnes volontés

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Au domicile de Stan O’cloo, chef du service média de la Fédération Togolaise de Football, tristesse et amertume se lisent sur chaque visage. « Les deux familles éplorées se concertent avec le gouvernement pour voir comment les cérémonies vont s’organiser », a affirmé D. Ocloo, un frère de Stanislas Ocloo.

« En concertation avec la famille d’Abalo Amelete [l’entraineur-adjoint de l’équipe nationale, également décédé dans l’attaque du bus, NDLR], nous attendons la fin des trois jours de deuil pour prendre les corps et préparer l’enterrement de nos frères, le 23 janvier. Nous avons le soutien les autorités togolaises, des amis, des proches, et des bonnes volontés qui se sont spontanément manifestées », poursuit-il.

Petit à petit, les Togolais se remettent du choc, mais l’attaque demeure au cœur des discussions. Que ce soit dans les rues, au bureau ou dans les foyers, on ne parle que de ça. Et la Confédération africaine de football (CAF), pointée d’un doigt accusateur par tout le peuple togolais, essuie de vives critiques.

D’un drame à l’autre

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« Tout le monde est amer envers la CAF, à cause de son mépris et son manque d’égard envers nos victimes », dit un supporter des Éperviers, visiblement très remonté.

« Nous apprécions la fermeté de notre gouvernement de rappeler les joueurs. Mais cela laisse aussi un goût amer aux fans que nous sommes, de ne pas voir notre équipe évoluer au cours de cette CAN 2010 », regrette de son côté Mam Souleymane, du club des supporteurs d’Emmanuel Adébayor.

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En signe d’hommage aux victimes de la fusillade, les couleurs nationales sont en berne sur toute l’étendue du territoire togolais. Un symbole qui rappelle le drame de Lungi en Sierra Léone, il y a trois ans. Le 3 Juin 2007, alors qu’ils étaient venu assister à un match Togo-Sierra-Leone, vingt-deux personnes, dont treize Togolais, avaient perdu la vie dans un crash d’hélicoptère. Parmi les victimes : le ministre des sports du Togo et plusieurs officiels de la Fédération togolaise de football.

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