Un violent séisme plonge Haïti dans le chaos

Des centaines de personnes pourraient avoir été tuées mardi 12 janvier à Haïti suite à un tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter, le plus fort que la région ait connu. De nombreux immeubles se sont effondrés ou ont été gravement endommagés par le séisme, comme le palais présidentiel.

Une femme au milieu des décombres à Haïti, frappé le 12 janvier 2010 par un violent séisme © AFP

Une femme au milieu des décombres à Haïti, frappé le 12 janvier 2010 par un violent séisme © AFP

Publié le 13 janvier 2010 Lecture : 3 minutes.

Alors que de fortes répliques sont attendues, les secours s’organisent. Il était 16h53 (heure locale), ce mardi 12 janvier, lorsque la terre a commencé à trembler à Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques. D’une durée d’au moins une minute, le séisme fut d’une violence extrême : magnitude 7 sur l’échelle de Richter. L’épicentre était situé à quelque 15 km de la capitale surpeuplée d’Haïti, Port-au-Prince. Des secousses ont également été ressenties en République dominicaine et à Cuba.

Ces deux territoires n’auraient subi aucun dégât. Mais Haïti, l’ancienne "Perle des Antilles", est pronfondément meurtrie. "C’est une catastrophe majeure », ont déclaré les autorités haïtienes. La situation est apocalyptique.

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Des immeubles effondrés, des habitants paniqués, blessés dans les rues et peut être des morts par centaines: Port-au-Prince, dont le centre a été "détruit", selon un témoin, était plongé dans le chaos. Des milliers d’habitants errent, parfois en pleurs, dans les rues dévastées de la ville, découvrant à chaque coin de rue de nouvelles images de la désolation.

 "Tout le monde est totalement terrifié et sous le choc », a raconté Henry Bahn, un fonctionnaire du ministère américain de l’Agriculture en poste à Port-au-Prince. « Il faudra 2 à 3 jours pour que l’on connaisse la situation », a ajouté le consul général d’Haïti à New York.

Cadavres gisant à terre

Les blessés sont difficilement acheminés pour être soignés et on estime que des centaines de personnes pourraient avoir péri. Un médecin couvert de sang, blessé au bras gauche, a expliqué que "les morts seront comptés par centaines lorsqu’il sera possible de dresser un bilan". Dans les rues, de nombreux cadavres gisent à terre, alors que les Haïtiens sans-abri erraient sans but dans la nuit tombée juste après le séïsme. Plusieurs chaînes de télévision d’Amérique du Sud ont déjà diffusé des images de cadavres ensevelis dans les décombres.

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Certains bâtiments se sont effondrés comme des châteaux de cartes. D’autres sont encore debout mais de larges fissures témoignent de la violence des secousses. Le palais présidentiel – duquel le président René Préval est ressorti indemne – a été sérieusement endommagé ainsi que des ministères aux alentours. Des hôpitaux, des hôtels et des écoles se sont écroulés.

"Le quartier général de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (Minustah, qui compte au total 11.000 personnes) s’est effondré en grande partie. Il y a de nombreuses personnes sous les décombres, des morts et des blessés", affirme un employé local de l’organisation. Trois casques bleus jordaniens ont été tués et 21 autres blessés, a annoncé mercredi une source militaire jordanienne à Amman. Les casques bleus tués sont les majors Atta Issa Hussein et Ashraf Ali Jayoussi ainsi que le caporal Raed Faraj Kal-Khawaldeh, a-t-on ajouté de même source. Par ailleurs, les médias officiels chinois ont rapporté que huit casques bleus chinois avaient été ensevelis sous les décombres et que dix étaient portés disparus.

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Mercredi 13 janvier le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a évoqué une "tragédie pour Haïti et les Nations unies", il a aussi confirmé que le patron tunisien de la Minustah, Hedi Annabi, et son adjoint étaient portés disparus, ajoutant qu’il se rendrait sur place "dès que possible".
 

Mobilisation internationale

L’électricité est coupée, il est quasiment impossible de joindre les habitants de l’île. Les pillards profitent du chaos pour dérober ce qui peut être sauvé des décombres tandis que la communauté internationale est à pied d’œuvre pour venir en aide aux sinistrés. Les gouvernement des Etats-Unis tient des réunions d’urgence, le Canada et les pays sud-américains ont annoncé leur intention de participer au secours.

Quant à la France, « sur instruction du président de la République », elle « a décidé de dépêcher sans tarder des détachements de sécurité civile et un peloton de gendarmerie, pour participer aux opérations de sauvetage des populations locales et localiser et aider, le cas échéant, nos compatriotes portés disparus », indique un communiqué de la présidence.

A noter que, sur Internet, la mobilisation prend forme. Des groupes de soutien ont été créés Facebook et, sur leur statut, les internautes postent des messages soutien au peuple haïtien. Le rappeur d’origine haïtienne Wyclef Jean a pour sa part lancé un appel sur le site de micro-blogs Twitter, lequel a également diffusé de nombreuses photos montrant la situation cauchemardesque des Haïtiens.

Sur l’un d’elles, une petite fille couverte de poussière tente de s’extraire d’un monceau de débris. Une autre montre les cadavres de deux femmes recouvert de terre, gisant à l’arrière d’une camionnette. Mais ces photos témoignent également des efforts entrepris par la population pour faire face au drame, commencer à déblayer les rues et secourir les victimes. (Avec agences)

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