Expulsions : Eric Besson fait du zèle

Le ministre français de l’Immigration et de l’Identité nationale vient de dévoiler les chiffres des expulsions de 2009. Il est plus élevé que ce que lui avait assigné le président Sarkozy, mais il reste tout de même inférieur au record détenu par le prédécesseur de M. Besson, l’actuel ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux.

Eric Besson lors du lancement du débat sur l’Identité nationale © AFP

Eric Besson lors du lancement du débat sur l’Identité nationale © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 7 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

C’est un petit peu les vœux de bonne année d’Eric Besson. Le 7 janvier, à l’antenne d’Europe 1, le ministre français de l’Immigration et de l’Identité nationale a dévoilé le chiffre des expulsions réalisées en 2009. Celui-ci est de 29 000, alors que l’objectif que lui avait assigné dans sa lettre de mission le président Nicolas Sarkozy était de 27 000.

Besson fait cependant légèrement moins bien que son prédécesseur Brice Hortefeux qui, en un an, avait fait bondir de 28,5 % le nombre « d’éloignements », avec 29 796 reconduites à la frontière en 2008. Celui-ci avait également dépassé l’objectif qui lui avait été fixé (26 000), mais il n’avait pas atteint les mêmes sommets d’impopularité que son successeur aujourd’hui.

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« Je ne fais pas du chiffre »

Vertement critiqué pour le fiasco de son débat sur l’identité nationale, objet de nombreux dérapages racistes et xénophobes, Besson tente une contre-attaque sur le terrain des statistiques. Tout en se défendant d’être trop zélé. « Je ne fais pas du chiffre », a-t-il affirmé alors qu’on lui reprochait la reconduite dans leur pays de 12 Afghans en 2009. Et d’ajouter que « 175 00 étrangers étaient entrés légalement sur le territoire français pour un long séjour tandis que 108 000 autres avaient eu accès à la nationalité française en 2009 ».

Un « beau et noble débat »

« Je n’ai pas l’intention de craquer », a-t-il repris en confirmant ne pas avoir demandé à Nicolas Sarkozy de changer de ministère. Il n’en démord pas : pour lui, le débat sur l’identité nationale est « beau et noble ». N’empêche : Éric Besson a bel et bien un problème de « communication ». Et il en a conscience.

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Que fait-il donc pour y remédier ? Il joue sur le registre affectif en se présentant comme un « orphelin du 21 avril 2002 » – jour de la défaite de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle. Et il parle de sa famille dans les médias. Le 6 janvier, il a révélé que ses propres enfants lui avaient demandé de démissionner, ce qu’il a bien-sûr refusé. Sa démission comme cadeau de Noël ? Vous n’y pensez pas…

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