Augustin Andriamananoro : « En juin 2010, un président sera élu »

Augustin Andriamananoro, porte-parole du gouvernement malgache © DR

Augustin Andriamananoro, porte-parole du gouvernement malgache © DR

Publié le 6 janvier 2010 Lecture : 3 minutes.

Nouveau pied de nez envers la communauté internationale ? Alors que les membres du Groupe international de contact (GIC) se réunissent mercredi 6 et jeudi 7 janvier à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine, pour tenter de trouver une solution à la crise politique malgache, le gouvernement de la Haute autorité de la transition (HAT) organise dans le même temps à Antananarivo un atelier de préparation aux législatives du 20 mars, auxquelles ne participent pas les trois autres mouvances.
Après avoir déclaré les accords de Maputo et d’Addis-Abeba « caducs », Andry Rajoelina confirme ainsi sa volonté de ne plus participer à la médiation internationale, et son refus de renouer le dialogue avec les trois autres leaders politiques. Augustin Andriamananoro, ministre des Télécommunications et porte-parole du gouvernement, explique la position du président de la Transition. Et promet une élection présidentielle en juin 2010.

Jeuneafrique.com : l’organisation d’un atelier de préparation des législatives, cela signifie la fin des négociations avec les autres mouvances, qui boycottent ces élections ?
Augustin Andriamananoro : Tous les mouvances politiques, y compris les trois dont il est particulièrement question [ceux d’Albert Zafy, Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, ndlr], tout comme les représentants de la société civile, sont invités à participer à cet atelier. Il doit permettre d’établir un code électoral et les règles du jeu des prochaines élections. Nous avons dépassé la phase de réflexion et de négociation. Nous sommes entrés dans une phase de désignation des députés par voie démocratique. Tout le monde est prêt – les partis politiques comme la CENI [Commission électorale nationale indépendante, ndlr] – pour des élections transparentes, démocratiques et fiables.

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Comment pourrez-vous justifier leur fiabilité alors que les trois mouvances ont déclaré qu’elles n’y participeraient pas, et que les prérogatives de la CENI semblent réduites ?
Ces trois mouvances dont vous parlez ne sont en fait que trois partis. Mais les cinquante autres sont prêts ! On aimerait que ces trois partis soient là. Quant à la neutralité des élections, le gouvernement y est très attaché. Il ne s’immiscera pas dans leur organisation. La CENI sera chargée d’organiser le scrutin, de dépouiller les urnes, de contrôler les résultats.

Par qui les membres de la CENI seront-ils nommés ?
C’est l’atelier qui en décidera.

Comptez-vous sur l’assistance de la communauté internationale ?
Elle est la bienvenue. Nous réclamons la participation des observateurs internationaux pour prouver que les élections sont libres et démocratiques. Du côté des finances, le gouvernement a prévu une ligne budgétaire de 30 milliards d’ariary [10 millions d’euros, ndlr] pour organiser les grands scrutins de 2010 : d’abord les législatives, puis le référendum sur la Constitution de la IVe République, et enfin la présidentielle.

Un calendrier a-t-il été arrêté ?
Nous souhaitons que le 26 juin prochain, jour anniversaire de l’indépendance de Madagascar, ce soit un président sorti des urnes qui préside les cérémonies.

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Quoi qu’en disent les membres du GIC à Addis-Abeba, vous ne ferez pas machine arrière ?
Face à l’échec des négociations avec les autres partis, le président a décidé de donner la parole au peuple malgache. Le président avait accepté beaucoup de concessions, mais les autres ont violé les accords de Maputo et d’Addis-Abeba. On a essayé de faire fonctionner le pays avec les personnes désignées par ces accords, mais [le Premier ministre de consensus] Eugène Mangalaza n’avait rien de consensuel, et les deux co-présidents [Fetison Andrianirina et Emmanuel Rakotovahiny, ndlr] étaient là pour mettre des bâtons dans les roues. Malgré tout, l’économie tourne, le peuple vit normalement, il n’y a pas mort d’hommes. Le gouvernement assure pleinement son rôle sans financements extérieurs, ce qui prouve son sérieux.

Justement, les aides extérieures sont pour la plupart bloquées et Madagascar a été suspendu fin décembre de l’AGOA (le mécanisme américain permettant à des entreprises de certains secteurs et pays d’exporter aux États-Unis sans taxes douanières). Qu’a prévu le gouvernement pour limiter la casse ?
Des responsables sont en train de prendre des mesures pour pallier ce problème. L’objectif, c’est de maintenir l’emploi. Nous allons soutenir de nouveaux secteurs porteurs, parmi lesquels l’agribusiness, lequel pourrait rapidement créer 30 000 emplois.

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