Liste électorale : Gbagbo réclame une nouvelle prolongation
Alors que l’élection présidentielle ivoirienne, déjà repoussée six fois, doit se tenir avant la fin du premier trimestre 2010, le président sortant demande que soit prolongée la phase de traitement des cas litigieux lors des inscriptions sur la liste électorale.
Le président ivoirien Laurent Gbagbo a réclamé une prolongation du traitement des contentieux sur la liste électorale provisoire, censé s’achever mercredi, jugeant qu’"on ne peut pas aller aux élections" alors que de nombreux Ivoiriens n’ont pas été pris en compte.
"Ces derniers temps, partout, partout, partout, les Ivoiriens se plaignent qu’ils ont été identifiés et qu’ils ne sont pas inscrits sur les listes", a déclaré le chef de l’Etat, en présentant ses voeux au corps diplomatique.
Le règlement des contentieux, géré par la Commission électorale indépendante (CEI), a déjà été vivement critiqué par le camp Gbagbo, qui tient la Commisson pour responsable des retards. « La CEI est dominée à 90 % par l’opposition », jugeait même Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir) le mois dernier.
Lenteurs administratives
Entamé fin novembre et déjà prolongé fin décembre par la CEI, le règlement des contentieux sur la liste provisoire devait se clore mercredi, mais de nombreux observateurs pensaient le délai intenable, en raison des lenteurs administratives, des grèves et de l’absentéisme des commissaires, selon les commissions électorales locales.
En annonçant la prorogation en décembre, la CEI avait indiqué qu’"un peu plus de 40% des réclamations attendues ont été reçues et traitées". Elle n’a pas fourni de nouvelles données chiffrées depuis.
Le contentieux porte sur environ 1,033 million de "cas litigieux" figurant parmi les quelque 6,4 millions de personnes recensées. Ces cas litigieux correspondent aux personnes qui ont été recensées mais dont la nationalité ivoirienne n’est pour l’heure pas avérée car elles n’ont été retrouvées sur aucun des registres administratifs retenus.
"Que la fin ne gâche pas le tout"
Le premier tour de la présidentielle, reportée six fois depuis la fin de son mandat en 2005, a été fixé le 3 décembre à "fin février-début mars 2010".
Laurent Gbagbo a appelé la CEI et le Premier ministre Guillaume Soro à "faire un dernier effort pour que la fin ne gâte pas le tout", assurant cependant que "dans quelques mois, dans deux mois, on va aller aux élections".
"Il faut que tous les Ivoiriens qui ont été identifiés soient inscrits sur la liste électorale", pour leur permettre de recevoir cartes d’électeur et d’identité, a insisté le président Gbagbo.
Le "problème" à l’origine de la crise déclenchée en 2002 par une rébellion qui contrôle depuis lors le nord du pays, "c’est que des Ivoiriens ont estimé qu’ils étaient laissés pour compte, qu’ils n’avaient pas de carte d’identité et qu’on ne les considérait pas comme Ivoiriens", a-t-il rappelé.
"Il faut que tous les étrangers qui sont sur la liste électorale" en "sortent", a-t-il par ailleurs exigé, alors que la question de la fraude à la nationalité est très sensible et que les journaux ont rapporté récemment des arrestations de présumés fraudeurs. (avec AFP)
Retrouvez la grande interview de Laurent Gbagbo dans le numéro 2555-2556 de Jeune Afrique en kiosques jusqu’au 9 janvier 2010
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