Attentat manqué : le père du Nigérian avait contacté la CIA

Le président américain a reproché aux services de renseignements de n’avoir pas su prévoir l’attentat manqué contre un avion reliant Detroit à Amsterdam, préparé par un jeune Nigérian. Alors que le père du responsable avait signalé son comportement à la CIA.

Publié le 30 décembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Barack Obama a pointé du doigt ses services de renseignement après l’échec "inacceptable" qu’a constitué l’attentat manqué contre un avion dans la nuit de Noël.

"Un échec du dispositif s’est produit, et je considère que c’est totalement inacceptable", a affirmé Barack Obama, qui a interrompu pour la deuxième journée consécutive ses vacances à Hawaii (Pacifique) pour s’exprimer sur la tentative d’un jeune Nigérian de faire sauter le vol 253 de la compagnie Northwest reliant Amsterdam à Detroit le jour de Noël.

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Le président a souligné en particulier que le suspect, Umar Farouk Abdulmutallab, avait été autorisé à prendre l’avion alors que son père avait alerté des diplomates américains sur la radicalisation de son fils. "Ces alertes auraient dû déclencher des signaux, et le suspect n’aurait jamais dû être autorisé à monter à bord", a remarqué Barack Obama.

LA CIA savait
Le père du Nigérian avait en effet averti la CIA que son fils s’était radicalisé, mais cette information n’avait pas été largement diffusée au sein des services de renseignement, et donc peu prise en considération, ont indiqué mardi des médias américains. Un rapport avait bien été rédigé après les révélations du père, mais il n’a pas été communiqué à toutes les agences des services de renseignement, selon une source proche du dossier, qui s’adressait mardi à la chaîne CNN.

Selon cette même source, ce manque laisse penser que les agences de renseignement américaines ne sont pas parvenues à améliorer leur coopération, dont les carences avaient déjà été pointées par les attentats du 11 septembre.

Selon le Wall Street Journal, le père d’Umar Farouk Abdulmutallab a rencontré la CIA à l’embassade américaine d’Abuja, la capitale du Nigeria, le 19 novembre. D’après le quotidien, qui cite un responsable américain sous couvert d’anonymat, cette rencontre a entraîné le lendemain une réunion entre des représentants du ministère de la Sécurité intérieure, de la police fédérale (FBI), du département d’Etat et de la CIA. Le Wall Street affirme que les informations obtenues au cours de cette réunion n’ont pas été recueillies et analysées aux Etats-Unis, selon des responsables américains non identifiés

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Le porte-parole de la CIA Paul Gimigliano a indiqué au journal que l’agence de renseignement a fait en sorte de placer le nom d’Umar Farouk Abdulmutallab dans une vaste base de données officielle de personnes susceptibles d’avoir un lien quelconque avec le terrorisme.

Dans les réseaux de ben Laden
"C’est aussi mon devoir de faire en sorte que nos services de renseignement, de police et de sécurité nationale, et leurs membres, travaillent avec efficacité et rendent des comptes", a remarqué Barack Obama, assurant qu’il "insistera(it) sur la responsabilité à tous les niveaux".

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Umar Farouk Abdulmutallab, âgé de 23 ans "a séjourné au Yémen entre début août et début décembre, après avoir obtenu un visa pour étudier la langue arabe dans un institut de Sanaa où il avait suivi auparavant des cours", a confirmé la diplomatie yéménite.

Lors de son séjour, il aurait été entraîné dans le réseau d’Oussama ben Laden, selon les médias américains, qui affirment qu’il a fait ces déclarations au FBI après son arrestation. Al-Qaïda dans la Péninsule arabique a revendiqué l’attentat raté lundi, le présentant comme "une réplique directe à l’injuste agression américaine".

Pour mener à bien son projet, quelques minutes avant que l’avion atterrisse à Detroit, M. Abdulmutallab voulait utiliser de la penthrite (PETN), un explosif de la famille de la nitroglycérine, en la mélangeant à un produit contenu dans une seringue.
Le Nigérian aurait caché quelque 80 grammes de cette poudre dans une petite poche d’environ 15 cm de long cousue au milieu de son slip, indiquent des clichés obtenus par les médias américains auprès du FBI, la police fédérale.

 

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