« On ne peut rien tirer de Dadis », selon Sékouba Konaté

Selon un proche de la junte, le général Sékouba Konaté a confirmé l’état dramatique dans lequel se trouve le capitaine Moussa Dadis Camara, après lui avoir rendu visite à Rabat, au Maroc.

Publié le 30 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Après avoir rendu visite mardi au chef de la junte, Moussa Dadis Camara, hospitalisé à Rabat, le dirigeant par intérim de la Guinée, Sékouba Konaté, a confié à différentes personnes qu’"on ne peut rien tirer de Dadis", a affirmé à l’AFP une source proche de la junte.

Le général Konaté n’a pas fait de commentaire officiel après avoir rencontré le capitaine Camara, soigné au Maroc depuis qu’il a été blessé à la tête, le 3 décembre à Conakry, par son aide de camp Aboubacar "Toumba Diakité".

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Mais selon une source proche de la junte, requérant l’anonymat, le général a déclaré à plusieurs interlocuteurs, après sa visite à la clinique royale marocaine: "on ne peut rien tirer de Dadis".

Il n’y a "plus rien à faire pour lui"
Selon la même source, le ministre de la Défense a constaté que "Dadis n’était pas conscient de ce qui passait dans son entourage" et qu’il n’y avait "plus rien à faire pour lui".

Depuis que le capitaine Camara a été opéré, officiellement d’un "traumatisme crânien", le 4 décembre, les autorités guinéennes ont toujours diffusé le même type de message officiel: "il va mieux et a l’intention de retourner le plus vite possible à Conakry". Mais le capitaine n’a fait aucune déclaration ni apparition depuis qu’il a été blessé.

Selon une source proche de la junte, un ministre qui s’était rendu à Rabat le 17 décembre, avait déjà rapporté au général Konaté que le capitaine Camara était dans "un état assez déplorable".

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Discours d’apaisement
Moussa Dadis Camara avait été porté au pouvoir par l’armée le 23 décembre 2008, au lendemain de la mort du dictateur Lansana Conté (1984-2008).

Le 3 décembre à Conakry, il été blessé par balles par son propre aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité dit "Toumba", qui a ensuite pris la fuite. Toumba a plus tard affirmé avoir tiré sur son patron, parce que ce dernier l’avait "trahi" et voulant lui faire "porter l’entière responsabilité" du massacre d’opposants, perpétré le 28 septembre par les forces de sécurité (au moins "156 morts et disparus" et "106 femmes victimes de violences sexuelles", selon l’ONU.

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Au lendemain de ces événements, Sékouba Konaté avait pourtant ordonné l’arrestation de Toumba, considéré comme l’un des principaux responsables des massacres. L’ordre n’a pu être exécuté, Dadis s’étant interposé pour protéger son aide de camp. Celui-là même qui lui tirera une balle dans la tête, le 3 décembre.

Arrivé précipitamment le 4 décembre à Conakry, en provenance du Liban, où il se trouvait en mission, le ministre de la Défense Sékouba Konaté faisait cinq jours plus tard une tournée remarquée à travers les garnisons du pays. « Le principal problème de notre armée, c’est le manque de respect pour la hiérarchie. Aucun acte d’indiscipline et d’insubordination ne sera plus toléré. Je ne caresserai aucun militaire dans le sens du poil », a-t-il prévenu, parfaitement conscient d’avoir affaire à une armée totalement déstructurée.

S’imposant de fait comme le numero un  de la junte, le général Konaté a ensuite prononcé un discours d’apaisement, en s’engageant à favoriser la tenue d’élections "le plus tôt possible" et en appelant à "l’indispensable réconciliation" de tous les Guinéens. (avec AFP)
 

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