Les villes au service de l’Afrique
Le Sommet Africités 2009 s’est ouvert à Marrakech. Les 5000 participants ont jusqu’à dimanche pour s’échanger idées et expertises sur le développement des villes africaines.
Le Palais des congrès de Marrakech n’a guère eu le temps de souffler. A peine après voir remisé le tapis rouge du Festival international du film de Marrakech (4-12 décembre), il accueille jusqu’au 20 décembre, le 5è Sommet africain des collectivités locales « Africités 2009 » et les 5 000 acteurs du développement qui doivent y assister.
Jerry Rawlings en guest star
A l’issue de la séance d’ouverture, le 16 décembre, le ministre marocain de l’Intérieur Chakib Benmoussa a inauguré le Salon international des affaires des villes et régions d’Afrique « Citexpo » organisé dans le cadre du sommet.
« Durant cinq jours, les collectivités locales africaines tenteront d’échanger leurs points de vue afin de déterminer des stratégies communes en matière de développement et de création d’emplois », a-t-il déclaré.
Accompagné de l’ancien président du Ghana, Jerry Rawlings, une des guest star de cette première journée, et par plusieurs membres du gouvernement marocains ainsi que des ministres africains de l’intérieur et de la décentralisation, Chakib Benmoussa a effectué une tournée de la centaine d’exposants présents, dont Jeune Afrique.
Les sessions thématiques, orientées autour de l’objet du sommet (« La réponse des collectivités locales et régionales d’Afrique à la crise globale ») ont débuté dans l’après-midi. L’une d’elles s’est penchée sur la « refondation » des relations entre les citoyens africains et leurs administrations. L’enjeu d’un tel chantier, ont souligné les participants, est d’instaurer la stabilité des pays fragilisés par les crises politiques et économiques. « L’Etat ne doit pas être l’ennemi du développement », a affirmé le président ghanéen en plaidant pour une meilleure efficacité des services publics, notamment dans le cadre de la décentralisation.
Soutien aux négociateurs africains à Copenhague
Au cours d’un autre atelier consacré à la lutte contre la faim, les nombreux défis des villes africaines ont été vivement rappelés. Les moyens financiers dont disposent les collectivités locales et les rapports – parfois difficiles – entre élus et autorités de tutelle font notamment débat.
"L’accès à la santé, au logement décent, à la prise de décision, à l’enseignement et à l’éducation sont des problèmes qui continuent de plomber nos sociétés", a lancé Paul Samagassou, du réseau associatif Caritas (Cameroun). "En 1985, un Ivoirien sur dix était pauvre. Aujourd’hui, un Ivoirien sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté", s’est pour sa part insurgé un élu de Côte d’Ivoire. "Et 80% des richesses de la planète sont contrôlées par un milliard d’habitants seulement", a-t-il ajouté.
"Au Maroc, 30% de la TVA sont directement affectés aux communes. Mais cela ne suffit pas. Une bonne partie des dépenses de fonctionnement va à la masse salariale", a observé le maire de Rabat Fathallah Oualâalou, membre de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, parti appartenant à la coalition gouvernementale). "L’une des conséquences de cette réalité, a-t-il poursuivi, est que les dépenses d’investissement, qui sont le moteur du développement, deviennent exceptionnelles".
Un manque de moyens que pourrait combler le soutien des pays riches au titre de l’aide à l’adaptation aux changements climatiques. Les représentants des cités locales et collectivités africaines ont d’ailleurs appuyé la position des négociateurs africains à la Conférence de Copenhague et lancé un appel aux pays développés pour qu’ils reconnaissent leur responsabilité historique dans le réchauffement de la planète. (Avec AFP)
Retrouvez notre dossier "Quand l’Afrique réinvente ses villes".
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