Copenhague : le nouveau plan France-Afrique

Avant la conférence des chefs d’État prévue pour les 17 et 18 décembre à Copenhague, tout s’accélère. Alors que la présidence danoise a tenté de minimiser la colère du groupe Afrique, Nicolas Sarkozy a reçu Meles Zenawi à l’Élysée. Ensemble, ils proposent un plan conjoint France-Afrique pour la dernière ligne droite des négociations.

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Publié le 15 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Suite au coup d’éclat des ministres africains de l’Environnement réunis à Copenhague depuis le 13 décembre, lesquels ont brièvement suspendu leur participation aux négociations lundi dernier, les contre-feux se multiplient.

« Ça paraît dramatique, mais cela ne l’est pas tant que ça », a déclaré la présidente danoise de la conférence, Connie Hedegaard, le lundi soir, en parlant de l’incident provoqué par la délégation africaine. « Jamais une présidence de conférence sur le climat n’a utilisé autant d’énergie à soutenir tous les pays, à les inclure tous et à avoir un dialogue avec eux. » « Il y aura d’autres « mini-crises, car il y a beaucoup d’intérêts en jeu », a-t-elle conclu.

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Proposition commune France-Afrique

De son côté la France continue son offensive de charme envers les Africains. Mardi, à l’issue d’un déjeuner à l’Élysée avec le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, le président français Nicolas Sarkozy a déclaré qu’un texte commun serait publié, incluant des objectifs chiffrés sur la réduction de 2 degrés de la température globale et sur le financement des pays africains. "Nous sommes d’accords sur le fast start, les 10 milliards de dollars" par an pour aider les pays émergents », a-t-il dit. « Une alliance entre l’Afrique et l’Europe est absolument cruciale ».

Mais l’annonce n’est pas vraiment nouvelle. Lors d’une rencontre au sommet du Commonwealth à Trinidad, le 27 novembre, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown étaient déjà tombés d’accord sur ce chiffre de 10 milliards "auquel les Etats-Unis doivent contribuer", a précisé Nicolas Sarkozy. « Le président Obama a parlé de ses liens avec l’Afrique, c’est l’occasion de le montrer", a-t-il ajouté.

Taxe sur les transactions financières

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A partir de 2013, "les financements disponibles devront être prévisibles et additionnels", c’est-à-dire qu’ils s’ajouteront à l’aide au développement, indique le texte de la proposition conjointe. Paris et Addis-Abeba appellent, en particulier, à "la création d’une taxe sur les transactions financières internationales", reprenant la proposition du plan « Justice Climat », porté par le ministre français de l’Écologie, Jean-Louis Borloo.

"L’Europe et l’Afrique sont sur la même ligne politique", s’est félicité le président français. A Copenhague, "on y va ensemble", a-t-il insisté. "Il n’y aura pas d’accord mondial qui n’inclut pas l’Afrique", a de son côté prévenu Meles Zenawi.

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Un accord pour sauver la face

Malgré l’appui de la France, les revendications initiales des pays africains – 65 milliards de dollars par an pour le continent – n’ont donc aucune chance d’aboutir. Du moins pour le moment. Quant à l’autre souhait des Africains – la continuité du Protocole de Kyoto, seul instrument légal contraignant contre les gaz à effet de serre –, il ne devrait également pas être satisfait. Les Etats-Unis qui n’ont pas ratifié l’accord de Kyoto, ne veulent pas en entendre parler. Même les Chinois sont hostiles à toute dimension contraignante.

C’est donc vers un accord « pour sauver la face » qu’on s’achemine. Dans l’esprit de nombreux dirigeants, les contraintes juridiques seront négociées au cours de l’année prochaine et pourraient trouver une conclusion à Mexico, où doit se dérouler la conférence climat 2010. (avec AFP)

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