Algérie-Egypte : la guerre des mots
Après le match Algérie-Egypte du 18 novembre dernier, la tension est montée d’un cran entre les deux pays. Mais la surenchère verbale n’a pas eu lieu. Enfin presque…
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le gouvernement algérien connaît la définition du mot « tact ». Face aux propos outranciers des fils du président égyptien Hosni Moubarak et à la campagne médiatique haineuse qu’ils ont lancée contre l’Algérie (après le match qui a opposé cette dernière à l’Égypte, le 18 novembre à Khartoum ; voir notre dossier L’épopée des Fennecs), on aurait pu craindre une surenchère dans la violence verbale. Il n’en est rien.
Lors d’une conférence de presse, le 3 décembre, le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a affirmé que « ni les insultes ni les attaques ne diminuent la grandeur du peuple et de l’État ». Pour justifier son choix de ne pas se mettre au même niveau que la « vilenie » égyptienne, Ouyahia a ajouté que son pays tenait à privilégier « l’essentiel à l’accessoire ».
Le lendemain, Moufid Chihab, ministre d’État égyptien chargé des Affaires juridiques, réplique dans une déclaration au quotidien cairote Chourouq. Il annonce que « l’Égypte ne renverra son ambassadeur à Alger [qui a été rappelé au Caire le 19 novembre, ndlr] qu’après des excuses officielles et le dédommagement des dégâts subis par les entreprises et le peuple égyptiens », faisant référence aux attaques subies en Algérie par les agences de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy (propriété du groupe Orascom).
Un plat qui se mange froid
Le gouvernement algérien s’abstient une nouvelle fois de réagir. Mais la requête de Moufid Chihab a peu de chance d’aboutir. Pour preuve, la réaction du numéro deux de l’État algérien, une semaine plus tard.
Le 10 décembre, Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation (sénat), entame la session de questions orales au gouvernement. Il déclare : « Outre son résultat [un score de 1 à 0 pour l’Algérie, ndlr], la seule vérité de cet événement sportif est qu’il a consolidé l’unité de notre peuple, et l’amour de notre jeunesse pour son drapeau. Quant aux déclarations qui ont suivi, elles n’honorent pas leurs auteurs. Un jour viendra où ceux-ci mesureront la gravité de leur erreur et combien leur acharnement contre l’Algérie leur sera préjudiciable ». Soit, en d’autres termes : la vengeance est un plat qui se mange froid…
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