Aminatou Haidar : « Je rentrerai au Sahara occidental morte ou vivante, avec ou sans passeport »

La militante sahraouie est très affaiblie par ses 25 jours de grève de la faim.

Publié le 10 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

La militante sahraouie en grève de la faim en Espagne Aminatou Haidar a réaffirmé jeudi sa "revendication" de rentrer au Sahara occidental, "morte ou vivante, avec ou sans passeport", lors d’une conférence de presse à l’aéroport de Lanzarote.

"Ma revendication est de rentrer au Sahara occidental morte ou vivante, avec ou sans passeport", a déclaré Mme Haidar, qui observait jeudi son 25e jour de grève de la faim pour protester contre son expulsion par les autorités marocaines le 14 novembre et leur refus catégorique de la laisser rentrer.

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Elle répondait à une journaliste qui lui demandait si elle accepterait de rentrer au Sahara si le Maroc lui faisait remettre un passeport marocain à Lanzarote par les autorités espagnoles.

"Moral plus haut que jamais"

La militante pro-Polisario, visiblement diminuée, la voix faible, a toutefois souligné que "son moral était plus haut que jamais".

A l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme, elle a lancé "un appel urgent en faveur des droits de mon peuple, en faveur du peuple sahraoui".

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Selon les informations rapportées mercredi par l’agence algérienne APS, le chef du Front Polisario a appelé le président français Nicolas Sarkozy à "intervenir" auprès du Maroc en faveur de la militante sahraouie.

Mme Haidar "ne peut être laissée mourir à petit feu sur un territoire européen", écrit Mohamed Abdelaziz dans une lettre adressée à M. Sarkozy.

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Il l’appelle "à intervenir auprès du Maroc pour sauver la vie de la militante sahraouie" et "lui permettre de retourner dans son pays et retrouver ses deux enfants à El Ayoun" au Sahara occidental "d’ou elle a été expulsée le 14 novembre dernier".

Le Polisario au secours d’Haidar

M. Abdelaziz souligne que Mme Haidar est "sérieusement menacée par ce jeûne prolongé qu’elle n’a pas l’intention d’abandonner avant son retour dans son pays, auprès de sa famille".

"La France ne peut rester les bras croisés devant ce grave reniement des droits de l’Homme, qui heurte de front les conventions internationales", affirme encore le secrétaire général du Front Polisario.

Le Gouvernement marocain "ne peut continuer de tourner indéfiniment le dos aux appels de l’ONU, de l’Union européenne, de l’Union africaine, du Gouvernement espagnol, des ONG d’envergure internationale qui appellent tous à permettre à Mme Haidar de recouvrer ses droits garantis par la Déclaration universelle des droits de l’homme", ajoute-t-il.

Les autorités marocaines ont expulsé Mme Haidar vers l’Espagne le 14 novembre, arguant notamment qu’elle avait renié sa nationalité marocaine à l’aérport de Laâyoune, principale ville du Sahara occidental, lors des formalités de police à son retour d’un voyage aux Etats-Unis.

Le Maroc considère que le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole annexée et administrée depuis 1975, fait partie intégrante du royaume.

Le Front Polisario, soutenu notamment par l’Algérie, réclame pour sa part un référendum d’autodétermination sur son indépendance, tandis que Rabat propose une large autonomie sous sa souveraineté.

(avec AFP)

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