Lomé expulse un diplomate français, Paris renvoie la pareille

Il y a de l’eau dans le gaz entre le Togo et la France. Lomé a expulsé un diplomate qui aurait ouvertement soutenu Kofi Yamgnane pour la présidentielle du 28 février.

Publié le 8 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le Togo a décidé d’expulser le premier secrétaire de l’ambassade de France à Lomé, qui était chargé du suivi de la politique intérieure du pays, a annoncé mardi le ministère français des Affaires étrangères, qui a précisé avoir demandé à son tour le départ d’un diplomate togolais.

Eric Bosc était en poste depuis trois ans au Togo, selon les informations de Jeune Afrique.com. Les autorités togolaises lui avaient donné 15 jours pour quitter le pays à compter du 4 décembre.
 
Le ministère des Affaires étrangères togolais déclare qu’Eric Bosc se livrait à des activités "incompatible avec son statut de diplomate". Ce que conteste Paris, qui a pris une mesure de rétortion.

"La France a pris une mesure réciproque et a demandé le départ d’un diplomate de l’ambassade du Togo", a expliqué le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.

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Le diplomate "n’a pas outrepassé sa mission" et a fait preuve d’un "grand professionnalisme dans ses contacts avec tous les partis légaux", a ajouté le porte-parole.

Bernard Valero était interrogé sur des informations selon lesquelles les autorités togolaises reprocheraient au diplomate des contacts trop suivis avec l’un des candidats à la présidentielle togolaise, qui serait Kofi Yamgnane.

Yamgnane accuse Paris

Etonnant, si l’on sait que ce politicien – qui mûrit sa candidature depuis 2005 – accuse Paris d’avoir soutenu en 2005 Faure Gnassingbé, pas encore officiellement candidat pour 2010. "Evidemment, je le pense, a-t-il déclaré dans un entretien à l’AFP, mi-novembre. Et je le dis. Et aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’elle ne l’ait pas encore choisi. Hypocritement, la France dira qu’elle n’a pas de candidat. . . ".

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"Quels sont les intérêt de la France si forts et si occultes pour que seuls les dictateurs et les voleurs puissent les protéger?", s’est-il emporté, accusant Paris ne pas avoir fait "le deuil de ses colonies".

D’ailleurs au Togo, dans chaque réunion électorale, a-t-il assuré, "on me demande si je suis passé par l’officine à l’Elysée par laquelle on doit nécessairement passer quand on veut devenir président!".

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En rentrant au pays (le départ était prévu fin novembre), Kofi Yamgnane devait lancer une série de meetings. Et s’il n’est pas élu, il assure qu’il restera au Togo. Peut-être pour y créer son parti, dit-il, "pour continuer la lutte".

Yamgnane uniquement togolais ?

Kofi Yamgnane dispose de la double-nationalité française et togolaise et, après une carrière politique en France, il a annoncé qu’il briguait la présidence de son pays d’origine.

Ce socialiste fut le symbole de l’intégration réussie en devenant, en 1989, maire de Saint-Coulitz, localité de 400 habitants en Bretagne (ouest). Il avait alors fait sourire la France en se présentant comme un "Breton d’après la marée noire".

Cet ingénieur des Mines avait ensuite été nommé secrétaire d’Etat à l’Intégration sous le second mandat de François Mitterrand.

Mais "l’état dans lequel se trouve le peuple togolais m’est devenu insupportable", a-t-il expliqué l’AFP. Et jusqu’à très récemment, il était même prêt à renoncer à sa nationalité française pour se présenter à la présidentielle du 28 février.

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