Bozizé chez Biya
Le président centrafricain achève ce mardi une visite chez son homologue camerounais. Les deux hommes se sont notamment entretenus sur le forum sur la paix en Centrafrique.
Le chef de l’Etat centrafricain François Bozizé, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cémac), achevait mardi une visite officielle de deux jours au Cameroun, a rapporté mardi la radio d’Etat camerounaise.
M. Bozizé a eu plusieurs entretiens avec son homologue camerounais Paul Biya qui, selon la radio, a salué l’organisation du "Dialogue politique inclusif", forum sur la paix en Centrafrique.
Ce forum a réuni en décembre 2008 à Bangui gouvernement, opposition, société civile et rébellions centrafricaines pour tenter de sortir le pays de plusieurs années de guerre civile.
"Nous continuerons d’apporter notre soutien à ce processus de stabilisation aussi bien au niveau international que régional", a promis M. Biya à son hôte. Il a par ailleurs estimé que l’intégration avançait "avec une sage lenteur" dans la région de la Cémac, qui regroupe le Cameroun, la Centrafrique, la Guinée équatoriale, le Tchad, le Gabon et le Congo.
Sommet de la Beac
François Bozizé a pour sa part souhaité que "la fondation" de cette intégration "soit solidifiée".
Selon des sources concordantes, les deux chefs d’Etat devaient se rendre mardi à Bata, en Guinée équatoriale, pour la cérémonie d’investiture du président Teodoro Obiang Nguema.
Les dirigeants de la Cémac doivent se réunir le 14 décembre à Bangui (voir Jeune Afrique n°2552, actuellement en kiosques) pour le 10e sommet de leur organisation régionale, secouée ces derniers mois par les conséquences de la crise financière internationale.
Pour leur premier sommet en l’absence du "parrain" Omar Bongo Ondimba, décédé en juin dernier, ils devront passer en revue les sujets qui fâchent: Air Cemac, le passeport unique, la compétition boursière entre Douala et Libreville… Et tenter d’accélérer une intégration régionale très problématique.
En juin dernier, la Cémac avait revu à la baisse son taux de croissance économique pour 2009, passant de 3% à 2,1%. En cause, notamment: "la baisse continue des cours des matières premières" exportées par la région, dont la majorité des revenus provient du pétrole, du bois et des mines.
La zone souffre également des scandales de détournements de fonds, révélés par Jeune Afrique. Trente millions d’euros (19 milliards de F CFA) au moins ont en effet été détournés au bureau extérieur de Paris (BEP) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) entre 2004 et 2008.
Après les placements toxiques qui ont fait perdre 238 milliards de francs CFA (500 millions d’euros) à la Beac, affaire également révélée par Jeune Afrique en février dernier, le règlement de ce nouveau dossier devrait avoir de sérieuses conséquences politiques dans la sous-région.
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