« The Man Who Sold the World », un film tant attendu…
Ils sont nerveux. Quoi de plus naturel ! Avant la projection de The Man Who Sold the World, l’équipe du film se montre solidaire. Chacun s’encourageant, s’abreuvant de bonnes paroles. Tous se savent sous les projecteurs des critiques.
« Ce qui est drôle dans ce festival, explique le réalisateur Mohamed Achaour, c’est que l’on voit des films du monde entier. Mais celui qui retient le plus l’attention, c’est toujours le long-métrage marocain. » Dans un pays où la production annuelle tourne autour d’une quinzaine de films et où quelques grands noms se sont déjà imposés, la famille du septième art attend avec impatience chaque nouvelle sortie. Ce 6 décembre, les réalisateurs Narjiss Nejjar, Nour-Eddine Lakhmari ou Ahmed Boulane ont assisté à la projection du seul film marocain en lice. The Man Who Sold the World est le fruit de l’imagination de deux frères inséparables, Swel et Imad. Fils du réalisateur et acteur Hakim Noury, ils ont toujours travaillé ensemble et ne songent à aucun moment faire une carrière en solo. « Tant que la somme de nous deux sera supérieure à ce que chacun fait, il n’y aura pas de raison d’envisager notre séparation », expliquent-ils d’une même voix.
L’amitié, la fusion, l’amour filial, voilà ce qui est au centre de The Man Who Sold the World. Deux frères, X et Ney, survivent dans un monde en proie à la guerre et au chaos. X vit avec Lili une histoire d’amour intense et envisage de l’épouser. Mais la folie du monde aura raison de lui.
À la sortie de la projection, le public semble gêné. « Les images sont très belles, la bande-son aussi, mais il manque une histoire ! », regrette une actrice marocaine. « C’est complètement incompréhensible. Je suis très déçu », ajoute un cinéphile chevronné.
Il faut le reconnaître, au bout d’une heure de projection, une bonne partie de la salle avait rallumé son portable et envoyait des textos ou jouait au solitaire. Moult bâillements et quelques ronflements se sont fait entendre. Inscrit dans la veine du cinéma d’auteur, le film des frères Noury est peu accessible. Trop philosophique, trop abstrait, il manque cruellement d’une trame narrative. Les acteurs Said Bey et Fehd Benchemsi ont, en revanche, livré une excellente prestation. Ce qui n’est pas le cas de l’ancien mannequin Audrey Marnay, dont la présence paraît très artificielle. Seul personnage à parler français dans un film entièrement en arabe, elle semble avoir été choisie davantage pour sa plastique que pour son jeu.
À la sortie de la projection, l’équipe n’a pas tenu la conférence de presse habituelle. Dommage ! Les journalistes n’auraient pas manqué de les bombarder de questions…
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