La tête de Toumba mise à prix
L’étau se resserre sur Toumba, accusé d’avoir tiré jeudi sur le chef de la junte guinéenne : les militaires putschistes proposent une « forte récompense » à toute personne qui permettra d’arrêter l’aide de camp de Moussa Dadis Camara, hospitalisé depuis vendredi au Maroc.
Les militaires au pouvoir en Guinée ont annoncé samedi qu’une "forte récompense" serait attribuée à toute personne qui permettrait d’arrêter l’aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, qui a tenté d’assassiner jeudi le chef de la junte Moussa Dadis Camara.
"Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte) et le gouvernement lancent un appel à l’ensemble de la population pour collaborer activement aux recherches entreprises pour retrouver le lieutenant Aboubakar Sidiki Diakité et ses acolytes, en fuite depuis l’exécution de leur forfaiture", selon un communiqué lu par un officier à la télévision d’Etat.
"Une forte récompense sera attribuée à toute personne dont la contribution permettra de mettre la main sur ces dangereux criminels", annoncent les autorités militaires.
Dadis hors de danger
Jeudi soir, le porte-parole du chef de la junte avait annoncé que son aide de camp, Toumba, avait "voulu attenter à la vie du chef de l’Etat".
Samedi, Toumba a assuré samedi être "libre" et en "lieu sûr en Guinée", en attendant "de voir l’évolution des choses".
Le porte-parole de la junte, Idrissa Chérif, a affirmé samedi que le capitaine Moussa Dadis Camara se portait "très bien" après une opération au Maroc. "Nous avons échangé avec lui au téléphone, il n’y a pas de problème. Son état de santé est stable. Il a eu une intervention, sa vie est hors de danger. Ce n’était pas une grosse opération, mais une petite intervention", a-t-il affirmé à l’AFP.
"Les suites opératoires sont favorables", ajoute un communiqué signé par le médecin général de brigade Ali Abrouq, inspecteur des Services de santé des Forces armées royales (FAR) marocaines.
Konaté assure l’intérim
Pendant la convalescence de Moussa Dadis Camara, c’est le numéro deux de la junte qui se charge de l’intérim. Le ministre de la Défense guinéen, le général Sékouba Konaté, était absent lorsque le président putschiste a été attaqué. Il est rentré à Conakry dans la nuit de vendredi après un voyage d’affaires de quelques jours au Liban.
Longtemps considéré comme un fidèle de Dadis, Sékouba Konaté a vu ses relations avec ce dernier se détériorer quand le chef du CNDD a commencé à afficher son goût pour le pouvoir et à entretenir le doute autour de ses véritables intentions. Le fossé entre eux s’est encore creusé après les massacres du 28 septembre.
Début octobre, Dadis s’était fermement opposé à l’arrestation, ordonnée par le général Konaté, du lieutenant Toumba, considéré comme le principal commanditaire des tueries du stade de Conakry.
(avec AFP)
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