Le Sénégal veut lever 500 millions de dollars
Selon un document du Fonds monétaire international, le Sénégal prévoit de lancer d’ici la fin de l’année un nouvel emprunt obligataire international, de type Eurobond, pour 500 millions de dollars. Une opération qui n’est pas sans dangers pour les finances publiques.
Deux ans après la sortie de l’équipe Wade sur les marchés obligataires internationaux, le gouvernement de Macky Sall céde également aux sirènes des eurobonds, ces fameux emprunts internationaux libellés en dollars. Selon un document du Fonds monétaire international (FMI) rendu public dans la soirée du 24 juin, les autorités sénégalaises envisagent d’émettre très prochainement un nouvel emprunt obligataire international de ce type, pour un montant de 500 millions de dollars et une durée de 10 ans. « Le nouvel emprunt obligataire sera émis pour combler l’écart de financement et améliorer le profil global de la dette publique », a souligné le FMI. Le Sénégal dispose d’une possibilité d’emprunter encore 200 millions de dollars dans le cadre du programme d’emprunts non concessionnels mais des discussions avec les acteurs du marché lui permettent de penser qu’il est possible d’emprunter davantage, à un taux relativement intéressant pour un pays peu développé. Le rendement de l’Eurobond 2011 est en effet en dessous de 6%.
Les fonds levés permettraient à la fois de combler les besoins de financement du pays mais aussi d’améliorer la structure de la dette publique en réduisant le recours à des financements à court terme sur le marché financier régional, à plus court terme et pas forcément moins coûteux. Même si le niveau d’endettement public du Sénégal a triplé entre 2006 et 2012, et représentait l’année dernière 41% du PIB, le FMI continue à penser que l’opération envisagée n’augmenterait pas sensiblement le surendettement « sous l’hypothèse que l’assainissement budgétaire se poursuive comme prévu dans le programme ». La situation budgétaire du pays reste pourtant fragile avec un déficit public supérieur à 4%.
Dangers
D’autres observateurs s’inquiètent toutefois du recours croissant aux marchés internationaux par les pays africains. La tendance s’explique en effet moins par l’attrait des investisseurs internationaux envers des pays dont les équilibres budgétaires restent très fragiles que par le fait que ces mêmes investisseurs boudent désormais largement la dette occidentale, notamment européenne. Les pays africains parviennent ainsi à emprunter à des taux inférieurs à ceux en vigueur pour des pays pourtant plus développés, comme l’Espagne ou le Portugal. Mais ces emprunts internationaux restent plus coûteux que les prêts concessionnels auxquels ils ont souvent droit. Sans compter le risque de change associé à de telles opérations.
Depuis 2007, neuf pays subsahariens ont émis environ 6 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) d’eurobonds. Dernièrement, le Rwanda a levé 400 millions de dollars à un taux légèrement inférieur à 7 %, une émission qui a attiré 3 milliards de dollars de souscriptions. La Tanzanie a levé 600 millions de dollars, pour 2,5 milliards de dollars de promesses. Et la Zambie a récolté 750 millions de dollars. Plusieurs autres pays sont annoncés sur les marchés internationaux dans les mois qui viennent, dont le Kenya et le Ghana.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Jeune Afrique utilise votre adresse e-mail afin de vous adresser des newsletters.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Mines d’or au Mali : la junte place le CEO de l’australien Resolute en détention
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Inauguration du nouvel aéroport de Luanda : après 20 ans, enfin l’envol