Le Festival de Marrakech, une machine à rêves peu frivole
Le Festival international du film de Marrakech s’est ouvert hier soir. Notre envoyée spéciale y était.
Les plus grands cuisiniers le savent bien: l’entrée est souvent très difficile à réussir. Il en est de même pour les cérémonies d’ouverture de festival. Celle-ci doit donner le ton de la semaine en ouvrant à quelques privilégiés les portes d’un univers feutré fait de paillettes et d’écrans noirs. Dans le crépitements des flashs, la machine à rêves se met en place.
En fin d’après midi, ce 4 décembre à Marrakech, le public trépigne d’impatience. Aux abords du Palais des congrès, dans les halls d’hôtels, les talons claquent et les robes de couturier font leur apparition. Derrière les grilles, ils sont nombreux à être venus assister au spectacle. Armés de leurs appareils photos, ils guettent avec frénésie le défilé des voitures et hurlent le nom de leur star préférées dès qu’elles arrivent. A ce jeu, Mouna Fettou, Nourredine Lakhmari ou Anas Elbaz sont plus sollicitées que des stars étrangères comme Victoria Abril, Kim Catrall ou même l’ancienne première dame Cécilia Sarkozy. Les grands noms du cinéma marocain font un véritable triomphe et se prêtent avec un plaisir certain au jeu des autographes et des photos.
A quelques minutes de la présentation de la cérémonie, à l’intérieur du Palais des Congrès, Ali Baddou, le chroniqueur franco-marocain du Grand Journal de Canal +, confie qu’il a « un trac terrible. » Accompagné de Fairouz Karawani, c’est pourtant d’un pas assuré qu’il descend les longues marches qui le mènent à la scène pour y présenter un à un les membres du jury.
« La cérémonie était très sérieuse, les membre du jury n’ont pas souri et le discours d’Abbas Kiarostami était un peu trop solennel », regrette néanmoins une festivalière chevronnée. Pour la photo de famille, les membres du jury, presque tous habillés de noir, se sont rassemblés sans grand enthousiasme. Le film d’ouverture, John Rabe, n’a pas aidé à égayer l’ambiance. Réalisé par Florian Gallenberger, ce film raconte les atrocités commises par les Japonais lors du siège de la ville chinoise de Nankin en 1937.
Le strass et les paillettes étaient bien présents, les moyens aussi, mais le dîner d’ouverture comme la fête VIP n’ont pas réussi à exciter les foules. Le soir, les festivaliers ont peu dansé et les boîtes de nuit de la ville étaient toutes à moitié vides. Heureusement que Victoria Abril était là pour enflammer la piste du palace Saadi jusqu’à l’aube. Le festival de Marrakech manquerait-il cette année de décontraction ? Nous le verrons bien dans les jours à venir…
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