Jeux de la Francophonie : Nice marque des points
Les trois villes candidates à l’organisation des prochains Jeux de la Francophonie, en 2013, ont présenté leur projet le 1er décembre. Nice aurait reçu le soutien du Conseil d’orientation, au détriment de Malabo et N’Djamena.
Qui de Nice, Malabo ou N’Djamena organisera les prochains Jeux de la Francophonie en 2013 ? Réunis au siège de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) les 1er et 2 décembre à Paris, les membres du Conseil d’orientation ont pris leur décision. Selon une source bien informée, ils auraient opté pour la ville de Nice – une surprise alors que ses deux concurrentes partaient favorites.
Le choix du Conseil, qui n’a pas été officialisé, n’est cependant pas définitif. Il devra être validé (ou pas) par les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OIF, lors de la 25ème Conférence ministérielle de la Francophonie, les 15 et 16 décembre prochains à Paris. « Traditionnellement, les ministres suivent l’avis du comité. Mais ce n’est pas une obligation », explique un membre du Comité international des Jeux de la Francophonie.
Les trois villes ont présenté leur dossier le 1er décembre au siège de l’OIF. Selon les experts qui se sont rendus dans les trois villes, « chaque candidature est de qualité » et répond aux critères financiers et techniques. Les points forts et les points faibles de chacune.
NICE (France)
Point forts. La ville d’Estrosi possède d’ores et déjà toutes les infrastructures nécessaires pour l’organisation des Jeux, et met en avant son expérience ainsi que le dynamisme de son tissu associatif. Nice présente en outre des garanties financières évidentes. La ville a axé sa campagne sur l’intérêt de faire découvrir le monde francophone aux jeunes Français. « Nous allons préparer cette étape pendant quatre ans pour créer une « génération francophonie », avance l’équipe niçoise. Enfin, l’organisation des Jeux à Nice leur offrirait une médiatisation importante – « les Jeux en sortiraient grandis » affirme un membre de l’OIF. La ville a reçu un « avis favorable sans réserve » de la part des experts et aurait donc séduit les membres du Conseil d’orientation.
Points faibles. La règle de l’alternance Nord/Sud joue en défaveur de Nice, si l’on considère que Beyrouth, où se sont tenus les derniers Jeux, est une ville du Nord. En outre, la France a déjà accueilli les Jeux en 1994, à Paris. « Il faut laisser la place aux autres », a soutenu le ministre tchadien Djibert Younous.
MALABO (Guinée Equatoriale)
Points forts. La capitale équato-guinéenne est en plein boum. « Nous avons été très impressionnés par cette ville en chantier », affirme un expert. Si elle ne possède pas aujourd’hui toutes les infrastructures nécessaires, elle devrait les avoir construit en 2013. « L’organisation des Jeux nous aidera à nous développer », affirme le comité d’organisation. L’expérience que devrait avoir acquis le pays avec l’organisation de la CAN en 2012 joue également en sa faveur. Malabo, qui a bénéficié des conseils de l’ancien secrétaire d’Etat français aux Sports, Bernard Laporte, a en outre rappelé à plusieurs reprises le choix fait par le président Obiang il y a 20 ans de rejoindre la Francophonie. « Nous parlons espagnols, mais nous sommes fiers d’appartenir à la Francophonie. Il faut montrer aux autres que c’est possible de rejoindre cette grande famille », ont-ils avancé dans un français approximatif. Un argument qui pourrait convaincre les membres du comité. Ou pas…
Points faibles. Ce dernier argument pourrait tout aussi bien desservir la candidature de Malabo. La ville, qui a beaucoup misé sur le sport comme l’a démontré le film diffusé en séance, manque en outre de lieux dédiés à la culture, et n’a que très peu axé sa communication sur les disciplines artistiques.
N’DJAMENA (Tchad)
Points forts. Le projet de la ville nouvelle de Gassi Toumaï, au cœur de laquelle sera construit un « Village de la Francophonie » (avec une place André Malraux) où il est prévu que se déroulent les Jeux, est séduisant. L’équipe tchadienne en a longuement présenté les plans. N’Djamena a aussi joué la carte des « ambassadeurs » : le chanteur sénégalais Youssou N’Dour et le couturier nigérien Alphadi ont pesé de tout leur poids pour convaincre le comité de donner une chance au Tchad. « L’organisation de ces Jeux donnerait une autre image du pays, et offrirait à la jeunesse, qui n’a connu que la guerre, une belle opportunité », a argumenté le ministre tchadien. « Le pays est sur une démarche très positive. La Francophonie est là pour appuyer les pays qui sortent de difficultés », a soutenu Youssou N’Dour.
Points faibles. La capitale tchadienne ne dispose pas encore de toutes les infrastructures nécessaires, et possède une expérience limitée. Si, comme pour Malabo, « les dispositions économiques sont favorables » selon les experts, la question de la sécurité inquiète. Des membres du comité ont interrogé l’équipe tchadienne sur cette problématique, sans obtenir de réponse concrète.
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