L’obstination de Rama Yade a payé

Après des semaines de polémique, la secrétaire d’Etat aux Sports a fait plier la majorité. Aux prochaines élections régionales, elle sera bien candidate dans les Hauts-de-Seine, comme elle le souhaitait, et non dans le Val d’Oise, là où voulait l’aiguiller l’Union pour la majorité présidentielle (UMP).

Publié le 24 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

La rébellion a eu gain de cause. Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux Sports, a obtenu ce qu’elle demandait : figurer sur la liste de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) des Hauts-de-Seine (92) pour les élections régionales de mars 2010.

C’est Valérie Pécresse, chef de file de la majorité en région Ile-de-France et ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, qui l’a annoncé lundi sur Europe 1 : « Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il est plus cohérent pour Rama Yade d’aller dans les Hauts-de-Seine. »

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Conseillère municipale dans l’opposition à Colombes, il semblait en effet évident à la benjamine du gouvernement de se soumettre au vote des électeurs de son fief. Pourtant, cela n’a pas toujours paru logique à la majorité. Depuis la rentrée gouvernementale, la polémique agitait l’Elysée et Matignon. Arguant notamment du fait que Rama Yade n’aurait qu’une seconde place, derrière André Santini, sur une liste dans les Hauts-de-Seine, Valérie Pécresse avait proposé de la placer en tête de liste…mais dans le Val- d’Oise (95). Un « parachutage » dénoncé par les élus locaux et par la principale intéressée, ce qui lui avait d’ailleurs valu un sévère rappel à l’ordre il y a quelques semaines.

Retour en grâce ?

Connue pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, Rama Yade avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas figurer sur une liste du 95. Déjà passablement énervés par les refus de la jeune secrétaire d’Etat d’être candidate aux élections européennes en juin dernier – ce qui avait conduit à son éviction du secrétariat d’Etat aux Droits de l’Homme pour récupérer celui des Sports –, puis par son opposition à sa ministre de tutelle Roselyne Bachelot sur la question des avantages fiscaux des sportifs, le président Nicolas Sarkozy et certains membres du gouvernement avaient sèchement rembarré la jeune femme.

"La secrétaire d’État chargée des Sports a manqué à la solidarité gouvernementale », déclarait François Fillon en pleine réunion hebdomadaire du gouvernement, début novembre. Puis c’était au tour de Nadine Morano de tacler sa collègue lors d’une interview sur Canal + : « Quand on n’est pas d’accord, on ferme sa gueule ou on démissionne. » Ambiance…

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Finalement, l’obstination de Rama Yade l’aura conduite là où elle l’espérait, dans les Hauts-de Seine. Une victoire plus remarquable encore, puisqu’il s’agit du département attitré de la présidence.

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