Fuck you New York
Dans une écriture à l’image du titre, crue, directe, violente, Kamel Hajaji décrit une lente descente aux enfers. Un cauchemar. Un jeune Français né de parents tunisiens, s’envole pour New York, à la conquête de son rêve américain : découvrir la « Grosse Pomme » et suivre des études de cinéma et de journalisme. Mais pas facile de débarquer à New York après le 11-Septembre quand on s’appelle… Malek. Arrestation à la douane, interrogatoire, fouille au corps, celui qui a grandi dans la banlieue bourgeoise de Paris, à Suresnes, découvre soudainement qu’il est, aux yeux des autres, un « Arabe, le terroriste muslim qu’a toujours une bombe planquée dans la tête, le mal incarné, l’ange déchu ». Une suspicion et un racisme qui lui font perdre pied et sombrer peu à peu dans un délire paranoïaque et schizophrénique. Le style est percutant, saccadé. L’écriture, mélange d’argot et de verlan, traduit un parler banlieue peu usité pourtant dans le milieu dont est issu Malek. Un résultat mitigé tant le grossier le mêle au vulgaire et rend parfois la lecture peu agréable. Dommage.
Fuck You New York, de Kamel Hajaji, Éditions Sarbacane, 216 pages, 15 euros.
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