Ecobank modifie son statut pour rester indépendant

Le groupe bancaire Ecobank s’est doté d’un nouveau statut pour ses 25 ans. L’occasion de réaffirmer son indépendance et son identité panafricaine alors que Nedbank pourrait devenir son actionnaire principal en novembre.

Nedbank devrait détenir 20% des parts du groupe Ecobank et en devenir le principal actionnaire. © Jean-Claude-Abalo

Nedbank devrait détenir 20% des parts du groupe Ecobank et en devenir le principal actionnaire. © Jean-Claude-Abalo

JAD20220711-Tribune-RDC-Gécamines-StéphaneBallong Stéphane Ballong
© Vincent Fournier pour JA

Publié le 24 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 25 juin 2013. Ajout du paragraphe concernant Renaissance Capital.

Faut-il y voir un lien avec la récente montée en puissance des groupes sud-africains à son tour de table? Ecobank Transnational Incorporated (ETI), le groupe bancaire panafricain, qui vient de fêter en grande pompe ses 25 ans, a adopté lors de son assemblée générale, tenue le 20 juin à Lomé, un nouveau statut lui permettant de préserver son indépendance et son identité panafricaine. Dans sa nouvelle version, le texte régissant le fonctionnement de la banque stipule que : “la société est une institution panafricaine indépendante, généralement détenue et gérée, autant que possible, par des Africains,  d’autres investisseurs et des professionnels qui adhèrent à ses idéaux panafricains.” Allant plus loin, cet amendement précise: “par indépendant on entend que la société ne pourra être contrôlée, directement ou indirectement, par toute personne physique ou morale par voie de participation ou de gestion”.

la suite après cette publicité

Lire aussi : 

Maroc : BMCE Bank crée sa banque d’affaires panafricaine
Les 50 premières banques d’Afrique de l’Ouest en 2011

Nedbank, bientôt principal actionnaire

De fait, malgré l’imprécision de la notion de « contrôle », il appartient désormais au Conseil d’administration du groupe, d’être le garant de cette indépendance et de s’assurer que le capital du groupe, déjà très éclaté, ne puisse être majoritairement détenu par un seul individu, un pays ou un seul groupe. Une modification de son statut qui intervient après que le groupe sud-africain, Nedbank, a annoncé en février son intention d’exercer, en novembre prochain, l’option lui permettant de convertir en actions, le prêt de 280 millions de dollars accordé à Ecobank fin 2011. L’opération devrait lui permettre de détenir 20% des parts d’ETI et d’en devenir le principal actionnaire d’ETI. Nedbank devrait ainsi rejoindre au tour de table, un autre sud-africain, Public Investment Corporation (PIC), une structure publique d’investissement (19,58%). PIC étant le deuxième actionnaire de l’assureur Old Mutual (5,52 % du capital), qui détient lui-même 52,13 % de Nedbank, certains financiers ont pensé que les deux groupes sud-africains pourraient s’entendre pour prendre le contrôle d’Ecobank. Ensemble, les deux groupes détiendraient alors près de 40% du groupe Ecobank et pourraient faire une offre aux autres actionnaires pour avoir la majorité de plus de 50%.

Un précédent

la suite après cette publicité

Cette nouvelle disposition vient renforcer, celle qui avait déjà été mise en place par les administrateurs du groupe, lorsque que le fonds russe Renaissance Capital avait tenté de porter, en 2007, sa participation à 24% du capital. Le conseil d’administration d’Ecobank avait alors adopté un article prévoyant que tout investisseur ( agissant seul ou en groupe) menant une opération directe ou indirecte afin de détenir la majorité à plus 50% du capital devrait informer toutes les bourses sur lesquelles sont cotées la banque et, après avoir obtenu l’approbation des autorités bancaires et gouvernementales, faire une offre d’achat à tous les autres actionnaires.  

Mais pour Thierry Tanoh, le directeur général d’ETI, le nouveau texte vise surtout “à renforcer l’identité panafricaine, l’essence même de la banque, depuis sa création. Il est important pour un continent comme le nôtre de conserver l’indépendance d’Ecobank. Surtout que le groupe a démontré qu’il peut travailler et progresser dans le respect des normes internationales”. Il faut dire qu’avec une présence dans 33 pays subsahariens, un réseau de 1226 agences et bureaux pour 9,6 millions de clients, Ecobank qui a atteint un total de bilan record de 20 milliards de dollars en 2012, est devenue une cible idéale pour les investisseurs qui souhaite se développer et s’imposer sur le continent.

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires