Gaza : une prison pour les étudiants
Jeudi 29 octobre, une étudiante palestinienne de l’université de Bethléem a été menottée et renvoyée dans la bande de Gaza par des troupes israéliennes. C’est le 6e cas de retour forcé en 20 jours. Berlanty Azzam, 21 ans, a été arrêtée au checkpoint ‘Container’, entre Bethléem et Abu Dis.
L’organisation de défense des droits de l’homme Gisha a dénoncé ces arrestations. Fondée en 2005, cette ONG indépendante et apolitique vise à protéger la liberté de circulation des Palestiniens, en particulier ceux qui résident à Gaza. En hébreu, Gisha signifie à la fois « accès » et « approche ». L’objectif de Gisha est donc d’utiliser les dispositions de la loi israélienne et du droit international pour protéger les droits des résidents palestiniens.
Sari Bashi, la directrice de l’ONG, dénonce donc cette « violation du droit à l’accès à l’éducation, à la liberté de mouvement et au droit de choisir de résider dans son propre pays ». L’Office de Conseil au Droit Militaire israélien a appuyé leur requête mais en dernière instance, l’armée israélienne refuse toute ingérence. Le pouvoir militaire semble donc plus influent que le pouvoir législatif quand il s’agit de problèmes touchant les citoyens de Gaza.
Cette affaire fait écho à un phénomène plus général qui touche les jeunes palestiniens de Gaza. Selon un rapport de Gisha, 838 étudiants ont essuyé un refus d’étudier à l’étranger cette année scolaire. Selon les chiffres du Ministère intérieur palestinien de Gaza, 1 983 étudiants ont demandé des permis de sortie mais 1 145 ont reçu le permis de quitter Gaza à travers les couloirs de Rafah et d’Erez.
Les décisions se font selon une longue liste de critères dont la possession d’une bourse académique « reconnue » et le choix d’un pays d’accueil ayant une présence diplomatique israélienne. Selon Sari Bashi, les contraintes administratives d’Israël font partie de sa politique générale vis-à-vis de la bande de Gaza. Ce qui explique que, pour lui, laisser les étudiants circuler librement en Cisjordanie reviendrait à encourager les réunifications de familles et pourrait, à terme, légitimer les revendications des Palestiniens de vivre dans leur propre Etat. Une possibilité que le Tsahal ne peut envisager.
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