HRW : le massacre en Guinée était « prémédité »

Dans son dernier rapport, Human Rights Watch dénonce la préméditation des violences perpétrées par l’armée et la garde rapprochée de Dadis Camara contre les opposants, dans le stade de Conakry, le 28 septembre dernier.

Publié le 28 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le carnage du 28 septembre dernier au stade de Conakry en Guinée était prémédité. C’est ce qu’affirme un rapport de l’organisation de défense américaine des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport rendu mardi.

Ce jour-là, des militaires, parmi lesquels de nombreux bérets rouges, les soldats de la junte commandée par le capitaine Moussa Dadis Camara, ont ouvert le feu sur la population rassemblée pour protester pacifiquement contre la possible candidature à sa propre succession du putschiste Dadis. Des viols ont été commis sur des dizaines de femmes et jeunes filles, des faits corroborés par de nombreux témoignages, et les chiffres indépendants avancent un bilan de 156 morts.

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À l’issue de sa mission de recherche de dix jours effectuée en Guinée, Human Rights Watch a également constaté que les forces armées ont tenté de dissimuler les preuves de ces crimes en retirant des corps du stade et des morgues de Conakry, pour les enterrer dans des fosses communes.

Des manifestants sans défense

Le président, qui affirme n’avoir « eu vent » de ce qu’il qualifie de « bousculade » que plus tard, puisqu’il était dans son bureau, attribue ces événements à des soldats « incontrôlés ». Pourtant, des témoins ont indiqué à HRW que des officiers gradés, proches du pouvoir, et même fidèles du camp Alpha Yaya Diallo où réside la junte, étaient présents lors du massacre.

Selon HRW, la garde présidentielle a fait irruption sur les lieux en ouvrant « froidement » le feu contre les manifestants sans défense. Des femmes ont immédiatement été violées à l’intérieur et à l’extérieur du stade.

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Le rapport de HRW, qui s’appuie sur une enquête approfondie et indépendante, estime donc que tout était prévu d’avance.

Human Rights Watch a réitéré son appel en faveur de la mise en place rapide d’une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur ces violences conformément à la proposition de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette commission sera dirigée par l’Organisation des Nations Unies avec la participation de l’Union africaine.

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– Consulter ici le compte-rendu du rapport de HRW

(avec agences et Human Rights Watch)

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