Emplois fictifs : Jacques Chirac sera-t-il jugé ?
L’instruction du dossier des emplois fictifs de la ville de Paris, dont Jacques Chirac était le maire de 1977 à 1995, est maintenant close. L’ancien président français va-t-il comparaître devant le tribunal correctionnel ? Il devrait être fixé sur son sort avant la fin de la semaine.
La juge d’instruction chargée de l’affaire dite « des emplois fictifs de la mairie de Paris », Xavière Simeoni, devrait décider cette semaine, et après deux ans d’enquête, de renvoyer ou non Jacques Chirac devant le tribunal correctionnel de Paris. Si ce dossier avait quelque peu écorné l’image de l’ancien président français tout au long de ses deux mandats, de 1995 à 2007, il n’avait toutefois jamais eu à s’en expliquer en raison de son immunité.
35 emplois douteux
C’est en novembre 2007, six mois après la fin de sa présidence, que Jacques Chirac avait été mis en examen pour « détournements de fonds publics », un délit passible de 10 ans de prison et de 150.000 euros d’amende au maximum. En cause, la rémunération par la ville de Paris, entre 1983 et 1995, de trente-cinq emplois, alors que les personnes concernées ne travaillaient pas pour cette municipalité. Outre Jacques Chirac, qui fut maire de Paris de 1977 à 1995, cinq de ses anciens directeurs de cabinet ont été mis en examen pour « faux en écriture publique ». Les bénéficiaires sont accusés de « recel de détournement de fonds publics ».
Parmi les personnes embauchées, certaines auraient travaillé à sa permanence de député, en Corrèze (centre de la France) ou au service de plusieurs associations. D’autres auraient été des emplois de complaisance, sans travail en contrepartie. Le préjudice pour la ville de Paris s’élève à 3,5 millions d’euros, somme dont elle exige le remboursement « au centime près ».
Chirac ne « connaît pas les personnes concernées »
Selon l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche qui reproduit dans son édition du 25 octobre des extraits de ses auditions, le chef de l’Etat dit « assumer ces embauches » mais affirme ne pas connaitre la plupart des personnes concernées. « Jamais, à aucun moment, je n’ai eu, ni la volonté, ni même le sentiment de commettre une quelconque infraction ou irrégularité », aurait-il expliqué.
Le parquet a requis un non-lieu général dans cette affaire. Le réquisitoire, signé par le Procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, indique que « sur les 481 chargés de mission recensés par l’information judiciaire, le plus grand nombre avait occupé un emploi bien réel ». Il y aurait par ailleurs prescription pour les faits antérieurs à 1992, et les informations concernant les plus récents seraient insuffisantes pour caractériser une infraction. A peine sortie des audiences de l’affaire Clearstream, qui a vu défiler plusieurs responsables politiques à la barre dont Dominique de Villepin, la République française pourrait connaître un nouveau procès retentissant avec celui de l’un de ses anciens présidents.
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