Une majorité de détenus dans le monde vivent un calvaire
Le rapporteur spécial de l’Onu sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants vient de publier un rapport le 20 octobre sur les conditions d’incarcération dans le monde. Son constat accablant vaut aussi bien pour les pays du Nord que du Sud.
« Au cours des quinze missions que j’ai effectuées et qui sont à l’origine de ce document, j’ai découvert des situations que je n’aurais jamais pu imaginer », a déclaré Manfred Nowak après avoir rendu, mardi, son rapport au cours de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants révèle que parmi les 10 millions de détenus à travers le monde, nombreux sont ceux qui voient leurs droits humains élémentaires totalement bafoués.
Un constat qui se confirme dans les pays en développement mais aussi dans les pays du Nord. Notamment en ce qui concerne les immigrants illégaux en attente d’audience.
Hygiène excécrable
Le spécialiste autrichien s’inquiète par exemple de ces enfants parfois à peine âgés de 10 ans et emprisonnés avec des adultes susceptibles de les agresser sexuellement. Il s’indigne également de ce que, pour manger, les plus pauvres doivent rendre des services à leurs congénères plus influents. Déplorant des conditions d’hygiène exécrables, il dénonce le cas particulier de l’Uruguay, où des détenus sont privés d’accès aux toilettes 22h par jour.
Sans parler de la torture, qui serait entre autres pratiquée dans de nombreux pays du monde arabe. Serait car Manfred Nowak n’a pas pu le constater par lui-même. Malgré ses nombreuses demandes, la plupart des Etats de la région ont refusé de l’inviter pour qu’il se fasse une idée sur le terrain. La Jordanie a, elle, accepté sa présence et la pire des prisons a été fermée sur recommandation du rapporteur spécial.
Salle de torture collective
L’un des souvenirs qui a le plus marqué Manfred Nowak ? Une salle de torture collective dans un centre de Lagos, au Nigeria. Une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, sont entassés et torturés devant les autres. Parfois, les gardes tirent dans les jambes des détenus et les abandonnent à leur sort. Le centre a été fermé après que Manfred Nowak a signalé la situation à de hauts responsables.
En revanche, lorsqu’en Guinée Equatoriale il a fait remarquer au gouvernement l’absence de toilettes et de nourriture, son rapport a été rejeté. Motif : pour s’informer il s’est entretenu avec le seul membre de l’opposition présent à l’Assemblée nationale de ce pays.
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