La fièvre du Mondial enflamme l’Algérie

Après vingt quatre ans d’absence dans une phase finale de coupe du monde de football, sa dernière participation remontant au Mondial du Mexique en 1986, l’Algérie est en passe de décrocher son ticket pour le mondial 2010 qui se déroulera en Afrique du Sud.

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Publié le 11 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

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L’Epopée des Fennecs

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Certes les jeux ne sont pas encore totalement faits, mais les chances du onze algérien sont grandes. Classée première avec dix points dans le groupe C qui comprend l’Egypte (10 points), la Zambie (4 points) et le Rwanda (1points), l’Algérie disputera un match décisif contre l’équipe rwandaise dimanche 11 octobre, au stade Tchaker de Blida. En cas de victoire, les Algériens devront attendre le dernier match face aux Pharaons, au Caire le 14 novembre prochain, pour être définitivement fixés sur leur sort. En attendant, le pays est saisi par une immense fièvre.

Engouement populaire

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Dans la rue, dans les cafés ou dans les restaurants, sur les lieux de travail ou à la maison, dans les journaux ou sur internet, en Algérie comme au sein de la communauté algérienne à l’étranger, rarement une qualification n’aura suscité un tel engouement populaire. On comprend d’autant mieux cet enthousiasme que l’équipe nationale n’a jamais plus brillé sur le plan international depuis son sacre africain à Alger en 1990.

« Après toutes les années de terrorisme que le pays a vécues, c’est un juste retour des choses, explique Nasser Sendjak, ancien entraîneur de l’équipe nationale algérienne, aujourd’hui consultant à Radio Beur FM. On s’aperçoit que le football a un impact énorme.» Signes de cette frénésie sans précédent, la vente des billets pour le match contre le Rwanda a tourné à l’émeute, le sélectionneur national, Rabah Saadane, a décidé de mettre ses joueurs à l’abri de la pression en élisant domicile dans une caserne militaire ultra protégée sur les hauteurs d’Alger, tandis que le président de la FAF (Fédération algérienne de football) exhorte les supporteurs à faire preuve de civisme, de fair-play et de responsabilité à l’occasion de cette rencontre.

C’est dire que les Algériens attendent la confrontation contre les Rwandais avec un mélange d’excitation, d’impatience et de fébrilité.

La résurrection de Rabah Saadane

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Au cœur de ce renouveau du football algérien, derrière les bonnes performances des Verts, il y a Rabah Saadane. A 63 ans, cet homme qui arbore un éternel béret vit aujourd’hui une sorte de résurrection. C’est que le sélectionneur des Fennecs, ainsi que l’on surnomme les joueurs de l’équipe algérienne, a connu une terrible disgrâce au lendemain de l’élimination de l’Algérie au premier tour du mondial mexicain.

Tenu pour seul responsable de cette débâcle, Saadane a été moqué, raillé avant d’être contraint d’exercer ses talents en Arabie Saoudite, au Yémen, au Maroc et en Tunisie. Bien qu’il soit revenu à tête de la sélection nationale deux fois de suite, en 1999 et en 2003, ce natif des Aures (dans l’est algérien) n’a jamais pu vraiment laver l’affront qu’il avait subi en 1986 ni réussi à reconquérir le cœur de ses compatriotes, réputés pour être passionnés et exigeants.

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Une éventuelle qualification dès dimanche soir devra déclencher une formidable explosion de joie aux quatre coins du pays. Plus que le triomphe d’une équipe, ce billet pour l’Afrique du Sud aura certainement un goût de revanche pour Rabah Saadane, le proscrit.

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