Gbagbo accueille son « frère » Blaise Compaoré
En visite officielle de plusieurs jours en Côte d’Ivoire, le facilitateur dans la crise ivoirienne doit prendre le pouls de l’avancement du processus électoral et rassurer les trois millions de Burkinabè présents dans ce pays.
Au moment où Abidjan bruisse de nouvelles rumeurs sur un report de l’élection présidentielle ivoirienne, c’est une visite officielle plus que symbolique qu’effectue aujourd’hui, et jusqu’au 18 septembre, le président du Burkina, Blaise Compaoré. Programmé une première fois en juin, ce déplacement, qui répond à la visite de Laurent Gbagbo au Burkina en juillet 2008, a été reporté une première fois en raison du retard pris dans l’adoption des lois et des textes devant régir le scrutin.
A moins de trois mois d’une élection décisive pour la Côte d’Ivoire et sept ans presque jour pour jour après le déclenchement de la rébellion des Forces Nouvelles (FN), le facilitateur des accords de paix signés en mars 2007 à Ouagadougou doit s’assurer notamment de la bonne préparation du scrutin. Il s’efforcera également de rassurer les trois millions de Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire quant à son bon déroulement.
Traité d’entente et d’amitié
Les travaux préparatoires à cette visite ont débuté, lundi, à Yamoussoukro. Ils visent à mettre la dernière touche aux dossiers qui seront traités lors du Conseil des ministres conjoint entre les deux pays, qui soit se tenir en fin d’après-midi. Ce conseil – le premier du genre – fait suite au Traité d’entente et d’amitié entre le Burkina et la Côte d’Ivoire signé l’an dernier et ratifié, fin juillet, par l’Assemblée nationale ivoirienne par 128 voix contre deux.
Au terme de ce texte les deux Etats frontaliers étroitement liés par l’Histoire se sont engagés à mettre en place un « partenariat dynamique pour garantir la stabilité et la prospérité des deux pays ; à consolider les relations privilégiées de fraternité et de coopération dans les grands domaines d’intérêt commun, notamment politique, socio-économique, culturel, scientifique, judiciaire, de défense, de sécurité, d’environnement et de droits humains ».
Conseil des ministres intergouvernemental
Ce premier conseil intergouvernemental qui, outre les deux premiers ministres Guillaume Soro et Tertius Zongo, rassemble une dizaine de ministres côté burkinabè dont celui des Affaires étrangères, Alain Yoda, et des Transports, Gilbert Noël Ouédraogo, et le gouvernement au grand complet côté ivoirien, abordera les questions d’échanges commerciaux, l’amélioration des réseaux énergétiques et routiers ainsi que la facilitation de la circulation des personnes. Selon Amadou Koné, ministre ivoirien de l’Intégration africaine, un volet sera également consacré à la politique.
Discours face aux parlementaires Ivoiriens
Les chefs d’Etat se retrouveront en fin d’après-midi à Yamoussoukro mais la visite proprement dite de Blaise Compaoré débutera réellement mercredi, dans la capitale politique. Ce dernier se rendra également à Mama, le village natal de Laurent Gbagbo après quoi il s’envolera pour Abidjan où il prononcera, dans la matinée du 17 septembre, un discours attendu devant l’ensemble des parlementaires ivoiriens.
Après plusieurs années de tension entre les deux pays au lendemain de la crise de septembre 2002, la visite du parrain des accords de paix scelle le rapprochement ivoiro-burkinabè. Elle est aussi un signe fort adressé à l’ensemble des acteurs de la classe politique de Côte d’Ivoire pour la tenue d’une élection pacifique.
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