Nouvelle émeute à Port-Gentil, le maire limogé

En dépit du couvre-feu, Port-Gentil, la deuxième ville du Gabon, a été de nouveau le théâtre de violentes manifestations de mécontentements vendredi, faisant suite à l’annonce de la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle. A l’issue du conseil des ministres, un communiqué a annoncé le limogeage du gouverneur de la province dans laquelle est implantée la ville.

Publié le 4 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Jean Marie Béka b’Obame, le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime (ouest), où se trouve Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, a été démis de ses fonctions, annonce le communiqué final publié à l’issue du conseil des ministres, présidé jeudi par le président intérimaire Rose Francine Rogombé.

Le communiqué ne donne aucune raison justifiant le limogeage de M. Beka b’Obame mais les observateurs estiment que cette décision a un lien avec les violentes émeutes qui ont secoué jeudi la capitale économique gabonaise après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle de dimanche dernier, donnant la victoire au candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) Ali Bongo Ondimba, crédité de 41,73% des suffrages.

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Ces résultats sont contestés par les adversaires d’ Ali Bongo, André Mba Obame, candidat indépendant, et Pierre Mamboundou, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG), qui était à la tête d’une alliance comprenant l’ex-Maire de Port-Gentil, Me Séraphin Ndaot Rembogo. L’alliance était créditée de 64,26% des suffrages dans l’Ogooué-Maritime.

Regain de violence

De nouvelles violences et des pillages se sont déroulés dans la nuit de jeudi à vendredi à Port-Gentil, malgré le couvre-feu decrêté après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo.

Des commerces ont été pillés et des stations-essence détruites dans la plupart des quartiers périphériques de la cité portuaire par plusieurs groupes de pillards qui ont été actifs jusqu’au petit matin.

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Vendredi, la circulation dans les rues de la ville était extrêmement réduite, aucun taxi n’était visible. Les commerces étaient tous fermés.

Vingt-trois personnes, dont un Camerounais, ont été interpellées dans la nuit, selon le commissaire du commissariat central de police de la ville, le lieutenant-colonel Nguima Mambinga.

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Selon le poste de commandant mixte de Port-Gentil, une trentaine d’autres émeutiers, âgés de 14 à 30 ans, ont été également arrêtés. Les quartiers résidentiels et le centre-ville étaient sécurisés vendredi, et les forces de l’ordre effectuaient des patrouilles.

Couvre-feu

La proclamation des résultats de la présidentielle par le ministre de l’intérieur Jean François Ndongou avait été suivie, jeudi, par de violentes manifestations à Port-Gentil. La prison centrale a été attaquée par les manifestants qui ont libéré les prisonniers et s’en sont pris aux intérêts français.

Le consulat de France a été partiellement incendié et le siège de la multinationale pétrolière française Total a été endommagé. 80 soldats du 6ème Bataillon d’infanterie de marine (BIMA) ont pris position à Port-Gentil.

La ville a été placée sous couvre-feu par le gouvernement, en attendant la normalisation de la situation.  (APA et AFP)

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