Rock Gnassingbé : « Le Togo risque son exclusion de la Fifa »

Dans un entretien accordé à Jeuneafrique.com, le président de la Fédération Togolaise de Football (FTF), Rock Balakiyèm Gnassingbé, n’exclut pas une possible radiation de la Fifa si la crise perdure au sein de la fédération nationale.

Publié le 6 août 2009 Lecture : 3 minutes.

Quelle est votre réaction à la pétition signée la semaine dernière par 36 clubs et ligues réclamant votre départ?

Elle est tout à fait inopportune car elle intervient à la veille d’un match crucial contre le Maroc, qui doit nous qualifier pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAF). Ceux qui ambitionnent de prendre ma place attendront leur tour. Ils pourront tenter leur chance à la fin de mon mandat pour diriger la maison. La présidence n’est d’ailleurs pas une fin en soi, c’est le football qui compte. Lorsque je n’étais plus président de la FTF (de 2007 à janvier dernier, ndlr), je n’ai empêché personne de travailler. Donc rendez-vous dans trois ans.

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Etes-vous surpris par cette action ?

Oui, d’autant que j’ai été réélu en janvier dernier. Où allons-nous chaque fois qu’un mécontent exige la tenue d’un congrès électif ? La Fédération Internationale de Football (Fifa) compte 208 fédérations. Pensez-vous réellement qu’elle a du temps à consacrer au Togo ? Il faut chercher le chemin de la raison et du consensus pour éviter ces crises à répétition.

Reliez-vous cette fronde à votre récente rétrogradation de l’armée nationale ?

Je n’ai pas été rétrogradé mais affecté à un autre poste. Je suis aujourd’hui à l’Etat-major. Mais cela n’a strictement rien à voir avec la crise du football togolais.

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Des intérêts politiques se cachent-ils derrière cette crise ?

Tout ceci est cousu de fil blanc, ce n’est pas un hasard. Cela intervient à la veille d’un match que le Togo ne peut se permettre de perdre. Ce n’est donc pas la bonne période pour faire des pétitions. Nous avons tout le temps de discuter. Des problèmes, il y en a sûrement au sein de la FTF comme dans toutes les fédérations mais nous pouvons les résoudre à l’intérieur du bureau.

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Vous sentez-vous inquiété ?

Non, sauf par des éléments mal attentionnés qui chercheraient à exploiter cette situation. En réalité, cela ne m’affecte pas. Mon moral est intact. Je mettrai tout en œuvre pour gagner notre prochain rendez-vous. Mais il faut bien savoir qu’à force de durer, cette crise peut provoquer la suspension du Togo au sein de la Fifa. Ses émissaires avaient été très clairs sur ce point lors d’une précédente mission.

Quel conseil a prodigué la Fédération internationale?

La mission de la Fédération Internationale dépêchée hier à Lomé nous a essentiellement conseillé de travailler en collégialité. Je vais donc mettre de l’eau dans mon vin et continuer à tendre la main à ceux qui m’accusent d’autoritarisme. Nous verrons bien s’ils sont prêts à ce que nous retravaillions ensemble. Mais, contrairement à ce que souhaitent les pétitionnaires, il n’y aura pas de nouvelle élection du bureau exécutif car le quorum n’a pas été atteint. Je suis toujours en majorité au sein du bureau de la Fédération qui compte douze membres.

Cette intervention de l’instance internationale du football va-t-elle calmer les esprits ?

Il est de mon devoir, comme un père de famille, de faire en sorte que les enfants viennent à moi et que nous réglions cette crise en famille. Le président Houphouët avait pour habitude de dire que « tant qu’on misera sur la tête des hommes, il y aura toujours des problèmes ». L’essentiel est de savoir comment les régler.

Quel est l’état d’esprit des joueurs de l’équipe nationale ?

Je suis en contact avec la plupart d’entre eux. Certains m’ont apporté leur soutien et m’ont renouvelé leur confiance. Beaucoup se souviennent des mes résultats lorsque je dirigeais la FTF de 1998 à 2007. Ils ont eu le temps de les comparer.

Avez-vous le soutien des autorités togolaises ?

Les pétitionnaires ont tenté de faire croire que le ministère chargé du Sport appuyait plus ou moins leur démarche mais c’est complètement faux. Je m’entends parfaitement avec le ministre. Tout le monde se rend compte qu’il n’est pas partant pour un nouveau congrès.

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