Israël : vers une démission de Lieberman ?

Corruption, fraude et blanchiment d’argent pourraient bien avoir raison de la stabilité du gouvernement israélien. La police compte en effet recommander des poursuites contre le très controversé chef de la diplomatie, qui a promis de démissionner s’il était inculpé.

Publié le 3 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Depuis dix ans, la police israélienne accumule les preuves et les éléments d’enquête contre Avigdor Lieberman, le chef de file du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, également ministre des Affaires étrangères. Prochainement, Menahem Mazouz, le Procureur d’Etat -qui encadre les procédures concernant les personnalités politiques- devrait recevoir une demande des autorités d’engager des poursuites contre lui pour corruption, fraude, blanchiment d’argent, subornation de témoins, abus de confiance et entrave à la justice.

Concrètement, on reproche à Avigdor Lieberman d’avoir subventionné ses campagnes électorales par le biais de sociétés-écrans à l’étranger. Lui se dit « persécuté » par la police.

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« Il n’y avait pas de véritable raison pour ouvrir une enquête à mon sujet et si les soupçons avaient un fondement quelconque l’investigation n’aurait pas continué pendant plus d’une décennie», a réagi le ministre dans un communiqué.

Depuis sa prise de fonction au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu en avril dernier, Avigdor Lieberman a déjà été interrogé à cinq reprises par les enquêteurs. Si la procédure est menée à son terme, il risque jusqu’à 31 ans de prison.

Il a d’ores et déjà annoncé qu’il démissionnerait de l’ensemble de ses fonctions politiques dans le cas de poursuites judiciaires. 

Un encombrant et sulfureux ministre

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Figure très controversée du gouvernement de Benjamin Netanyahu, Lieberman est connu pour ses prises de position extrêmes, en particulier sur la question palestinienne.

A peine nommé chef de la diplomatie, il s’est illustré en piétinant l’accord d’Annapolis selon lequel Israël s’engageait à œuvrer à la création de deux Etats. Selon lui, l’Etat hébreu n’est lié que par la « Feuille de route », qui porte essentiellement sur un plan de paix israélo-palestinien. Il refuse par ailleurs le gel de la colonisation en Cisjordanie, et a déclaré en juin dernier, devant Hillary Clinton, qu’il préconisait de « garder la croissance naturelle ».

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A l’étranger, Avigdor Lieberman jouit donc d’une réputation de va-t-en-guerre, celle d’un ultra avec qui il est impensable de parvenir à des concessions. Les Palestiniens le considèrent comme une entrave à la paix. Les Etats-Unis, qui semblent ces derniers mois durcir le ton avec leur allié israélien, continuent de plaider en faveur d’une solution à deux Etats, et entendent bien faire fléchir le ministre.

En juin dernier, lors d’une entrevue avec Benjamin Netanyahu à l’Elysée, des indiscrétions ont révélé que Nicolas Sarkozy aurait même conseillé au Premier ministre israélien de se défaire de son encombrant ministre des Affaires étrangères.

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