L’aide française à la loupe

Alors que le déficit de la France se creuse, un rapport remis au Premier ministre, François Fillon, évoque la nécessité de repenser l’aide multilatérale accordée par Paris.

Publié le 3 août 2009 Lecture : 2 minutes.

En ces temps de crise, la France cherche toutes les voies possibles pour faire des économies. L’une d’entre elles passe, sinon par une baisse de l’Aide publique au développement (APD), du moins une meilleure utilisation. Le rapport que la députée Henriette Martinez (UMP, majorité présidentielle) a remis, le 31 juillet, au premier ministre Français, François Fillon, et au secrétaire d’Etat chargé de la Coopération, Alain Joyandet, apporte quelques pistes en ce sens.

Fruit de six mois de travail sur le terrain et de plus de 170 auditions, ce document intitulé « Analyse des contributions multilatérales, réflexions et propositions pour une plus grande efficacité » pointe les dysfonctionnements des mécanismes internationaux d’aide. Avec un constat souvent accablant. 

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Dilution

Trois milliards de dollars, soit 40% de l’aide globale, ont été accordés par la France l’an dernier à 75 organismes multilatéraux répartis entre quatre grands canaux que sont l’Union européenne, les Institutions Financières Internationales, les fonds thématiques (santé, environnement…) et les agences des Nations Unies. Or, dans ces institutions, l’opacité et la dispersion des financements est de mise. « Il est très difficile – voire impossible – de connaître les montants réels des contributions par agence ou par fonds », explique la députée. Un constat qui vaut tout particulièrement pour le Fonds Européen de Développement (FED) et les agences des Nations unies.

« L’absence de contrôle du Parlement européen, rend difficile voire inexistante la visibilité des fonds du Fed », estime Henriette Martinez. Seule une budgétisation permettrait à cet instrument – l’un des rares dont le budget n’est pas examiné et voté par les députés – une plus grande transparence et un meilleur équilibre entre les membres de l’Union européenne. « Si cette budgétisation n’était pas réalisée, il conviendrait que la France renégocie sa contribution », souligne la députée.

Les institutions financières internationales sont gérées, quant à elles, comme « des outils financiers totalement indépendants dans lesquels la visibilité des contributions de chaque pays est quasi nulle », déplore également la députée. En cause ? L’absence d’harmonisation ; le montant élevé des coûts de transaction de l’ONU et les faibles capacités d’absorption des Etats récipiendaires, pour la plupart Africains. 

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Retour au bilatéral

Face à « l’inefficacité opérationnelle de l’ensemble du système », la députée prône le retour au bilatéral jugé « plus souple et mieux adapté aux besoins ». Elle va plus loin en suggérant la refonte de l’aide accordée par Paris. « L’Etat français a longtemps considéré l’aide multilatérale comme un devoir dont il s’acquittait à l’égard de la communauté internationale. Mais la problématique de l’efficacité de l’aide posée par les retards à mi-parcours des OMD placent la France en situation de revoir sa stratégie de coopération en général, et multilatérale en particulier », conclut le rapport.

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Consulter le rapport en ligne:

http://www.henriettemartinez.com/sessions/data/fic/liens/rapport_aide_multilateralefinal-2009-07-29-14-01.pdf

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