Les Non-Alignés, une survivance diplomatique du XXème siècle

Publié le 21 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Les quelque 118 pays, représentant plus de la moitié de la population mondiale, se sont retrouvés dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh les 16 et 17 juillet. Trois ans après le précédent sommet de La Havane, le président Hosni Moubarak a succédé au Cubain Fidel Castro au sécrétariat général du mouvement tiers-mondiste.

C’est à peu près le seul élément concret qui est sorti de cette rencontre regroupant une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernements. Car, à l’instar d’autres organisations internationales, les déclarations de principe et les belles phrases sont le seul moteur des Non-Alignés. La fin de la Guerre froide a, en théorie, vidé ce mouvement de son sens dès lors ou Moscou et Washington ont cessé leur combat d’influence après l’arrêt cardiaque du communisme.

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Certes, une génération de dirigeants qui a connu cet antagonisme américano-russe est encore aux affaires. Raul Castro, Abdelaziz Bouteflika, Mouammar Kadhafi sont les vieux enfants gâtés de cette époque où tous les coups étaient permis entre la CIA et le KGB. Ce qui explique aussi l’importance de certains dossiers congelés dans le frigidaire de la Guerre froide. Course aux armements, blocus économique américain de Cuba et foco révolutionnaire du Sahara-Occidental restent d’actualité chez les Non-Alignés.

Et c’est heureux à l’heure où 10 années d’unilatéralisme américain ont fini par disqualifier l’Assemblée générale des Nations-Unies sur les vrais enjeux de la sécurité internationale. Finalement, les Non-Alignés, même prisonniers d’une gangue idéologique d’un autre temps, restent LA tribune des pays en voie de développement. Et c’est aussi un précieux forum pour permettre à des dirigeants au nationalisme ombrageux et officiellement ennemis de se croiser. Et d’enterrer la hache de guerre le temps d’un sommet.

C’est peu mais c’est aussi beaucoup en ces temps où la sécurité collective est rabaissée au rang d’utopie. La rencontre de Charm el-Cheikh a ainsi permis aux premiers ministres indien et pakistanais d’avoir un entretien après sept mois de gel diplomatique total entre New-Delhi et Islamabad. Que les dirigeants de deux pays voisins se parlent, c’est en soit un bonne nouvelle. Surtout quand les dits pays sont tous les deux en possession de l’arme nucléaire. Un constat qui, à lui seul, justifie la survivance des Non-Alignés.

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