La Grande Ile aux prises avec le terrorisme

Une tentative d’attentat à la bombe a fait un mort et deux blessés dans la nuit de samedi à dimanche à Antananarivo. L’engin et d’autres découverts avant leur explosion devaient semble-t-il endommager divers bâtiments militaires et la télévision du chef de la transition Andry Rajoelina. Cinq suspects ont été arrêtés.

Publié le 20 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Explosion à Antananarivo. Dans la nuit de samedi à dimanche, une bombe a a explosé dans une voiture faisant un mort et deux blessés graves. Les terroristes ont été victimes d’« une mauvaise manipulation », a déclaré à l’AFP le colonel Frédéric Rakotonandrasana, commandant de la gendarmerie de la région d’Antananarivo. Une mauvaise manipulation d’un quatrième terroriste qui, selon d’après les informations de Madagascar Tribune.com, a composé par erreur le numéro qui a déclenché la bombe.

Cinq suspects

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D’autres engins ont par la suite été découverts avant la mise à feu. Que ciblaient les terroristes ? Le Comité national mixte d’enquête, le Régiment des forces d’intervention Ivato et la gendarmerie nationale à Ankadilalana et le camp de la gendarmerie nationale à Fort Duchesne, avancent plusieurs médias malgaches.

La radio et télévision Viva du chef de la transition Andry Rajoelina a également été visée. Non par un attentat à la bombe, mais par un commando d’hommes armés. L’assaut aurait coûté la vie à deux agents de sécurité de Viva.

Une enquête est en cours mais, déjà, les forces de sécurité semblent avoir quelques pistes. Le colonel Richard Ravalomanana, le commandant de la Circonscription de la gendarmerie à Analamanga (CIRGN), a expliqué lors d’une conférence de presse que cinq personnes étaient soupçonnées d’avoir joué un rôle dans l’attaque, parmi lesquelles : des anciens ministre, député, secrétaire général et un responsable ministériel.

Le camp Ravolamanana impliqué ?

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Au nom de qui agissent les suspects, dont les noms n’ont pas été révélés ? Le camp du président déchu Marc Ravalomanana a d’ores et déjà nié toute implication dans les attentats. Il faut dire qu’en juin, lorsque deux bombes avaient explosé dans la capitale malgache sans faire de victimes, d’aucuns avaient mis en cause le camp « Ravalo ». Des parlementaires et politiciens soutenant l’ancien régime avaient même été entendus dans le cadre de l’enquête.

Revenant aussi la piste « Ravalo », L’Express de Madagascar note que, « curieusement, les attaques ont eu lieu le jour même de la série de passation de commandement, au sein des forces armées à Mahamasina ». Mais « un officier de la gendarmerie a balayé d’un revers de la main la thèse d’une affaire interne entre les forces de l’ordre, en faisant remarquer l’absence d’arrestations d’éléments militaires dans ces dossiers », conclut le journal.

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Reste que le commandant du CIRGN appelle les suspects à se rendre aux autorités. Aussi, il exhorte la population à délivrer toute information susceptible de faire avancer l’enquête. « Nous assurons la protection des témoins et de leur famille. Et pour cette fois, nous primerons les témoins ou tous ceux qui nous amènent des informations sur ces attentats », a affirmé Richard Ravalomanana.

« Entre 3 000 et 6 000 bombes »

Et de confier que Madagascar serait une véritable poudrière. « Selon les informations que nous avons recueilli, il y aurait entre 3 000 et 6 000 bombes confectionnées. Et il serait inadmissible que des Malgaches soient encore tués pour cela », a indiqué Richard Ravalomanana, précisant que seuls 22 engins avaient été découverts.

Le commandant de la gendarmerie de la région d’Antananarivo a pour sa part concédé qu’« il semble qu’il y ait encore d’autres bombes », sans plus de précision.

(avec agences)

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