Bolloré accuse France 3 de désinformation à propos d’un reportage au Togo

Nouveau rebondissement dans la bataille qui oppose au Togo le groupe Bolloré à Jacques Dupuydauby. Le premier accuse France 3 d’avoir réalisé un reportage qualifié de « manipulation et de désinformation » à son sujet. Il a saisi le CSA.

Publié le 3 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Le groupe Bolloré persécuté par les médias ? C’est en tout cas ce qu’estime le patron du groupe, Vincent Bolloré. Il a adressé fin juin une requête auprès du CSA après la diffusion le 13 mai dernier d’une enquête du magazine Pièces à Conviction sur France 3. 

Un travail d’investigation dans lequel l’équipe d’Elise Lucet fait le point sur l’affaire qui oppose depuis plusieurs années le groupe Bolloré à Jacques Dupuydauby, président de la société Progosa dont – ironie – une partie du capital est détenue par ce même Bolloré.

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Ce dernier estime que le traitement de l’information dans ce reportage est orienté en sa défaveur, et que les journalistes « ont réalisé un reportage qui donne une vision inexacte et partisane » des événements.

Dans le courrier qu’il a adressé au CSA, Bolloré écrit que les équipes qui ont effectué cette enquête ont « pour le moins manqué à leurs obligations en matière de déontologie et se sont, en toute connaissance de cause, prêtées à une manipulation de l’information et à une opération de désinformation ».

L’arroseur arrosé ?

Pis, il affirme qu’un des interlocuteurs principaux des journalistes au cours de leurs investigations menées à Lomé, au Togo, a été corrompu par une des sociétés de Dupuydauby pour livrer à France 3 un témoignage à charge, destiné à mener une véritable campagne de presse contre Bolloré.

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A l’inverse, dans le reportage, le journaliste togolais interviewé affirme que ce sont des proches de Bolloré qui ont essayé de le persuader, à l’aide de pots-de-vin, de participer à une campagne de presse contre Dupuydauby.

Lionel de Coninck, le rédacteur en chef de l’émission, affirme à Télérama que l’équipe a été très minutieuse et a traité son sujet de manière mesurée.

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« Dans le reportage, on est d’une prudence extrême, on ne dit à aucun moment que Bolloré paie des journalistes. On dit seulement que c’est une pratique généralisée en Afrique ».

Ironie de l’histoire, c’est le blog de Jean-Marc Morandini qui a le premier fait état de la saisie du CSA par le groupe Bolloré, en dénonçant l’enquête de France 3. Ironie, car nul n’ignore que le chroniqueur collabore régulièrement aux pages de Direct Soir, le journal détenu par le groupe Bolloré.

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