Yemenia affirme qu’Airbus avait supervisé la dernière révision de son appareil

Yemenia est formelle : le crash de son A310, mardi, au large des Comores, n’est pas la conséquence d’une défaillance technique. Le ministre yéménite des Transports a pour sa part précisé que l’avion avait été révisé en mai par Airbus. Reste que les Comoriens qualifient d’ »avions poubelles » les vols de Yemenia assurant la liaison Sana’a-Moroni…

Publié le 2 juillet 2009 Lecture : 3 minutes.

Le Yémen remet les pendules à l’heure. Alors que les recherches se poursuivent après le crash d’un Arbus A310, la compagnie nationale Yemenia apporte ses précisions sur la catastrophe qui a coûté la vie à 152 personnes, mardi, au large des Comores.

Lors d’une conférence de presse mercredi à l’aéroport international de Sana’a, la capitale yéménite, le président de Yemenia, Abdul-Khadiq al-Qadhi, a affirmé que des opérations de maintenance avaient été réalisées sur l’Airbus avant le décollage. Abdul-Khadiq al-Qadhi a ajouté que l’A310 avait été révisé il y a deux mois sous la supervision d’une équipe technique d’Airbus.

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Même son de cloche du côté ministre des Transports. Soulignant qu’il est encore tôt pour définir les causes du drame, Khaled Ibrahim al-Wazir a assuré que l’avion avait été inspecté en mai 2009 sous la surveillance d’Airbus. « Les informations circulant dans certains médias sur le fait que d’éventuelles défaillances techniques (…) ont causé le crash datent de deux ans », a-t-il également dit.

Une allusion à la déclaration de son homologue français Dominique Bussereau qui avait déclaré que la Direction générale de l’aviation civile « avait constaté un certain nombre de défauts [sur l’A310]. L’appareil, depuis, n’était pas réapparu dans notre pays ».

« Compagnie poubelle »

Des « défauts » qui ne remettaient pas en question la sécurité de l’appareil et concernaient l’aménagement intérieur de l’appareil, selon Khaled Ibrahim al-Wazir. Fahd al-Ariki, directeur de Yemenia à Sana’a, en veut pour preuve que « le crash est le premier en 50 ans d’existence de Yemenia Air ».

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Reste qu’il semble peu probable que la France a banni l’A310 simplement parce qu’il n’était pas assez accueillant ou manquait de confort. Et les témoignages de Comoriens ayant pris place dans des avions Yemenia assurant la liaison Sana’a-Moroni laissent entendre que les carences étaient sans doute plus graves.

Qualifiant la compagnie yéméno-saoudienne de « compagnie poubelle », certains habitués de la destination racontent les ceintures de sécurité défectueuses, l’absence de gilets de sauvetage ou encore la présence de bagages sur les genoux des passagers ou entassés au fond de l’appareil…

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Si la piste de la défaillance technique n’est pas écartée, les mauvaises conditions météorologiques sont également envisagées. Le chef adjoint de l’aviation civile, Mohammed Abdul Qader, met en avant le fait que l’avion a dû atterrir en pleine nuit avec des vents relativement intenses. La visibilité réduite aurait pu être à l’origine d’une erreur de pilotage.

La boîte noire de l’A310, toujours recherchée, doit permettre d’en savoir plus sur les causes du crash. En attendant, Yemenia propose de transporter à Moroni un parent de chaque famille endeuillée pour qu’il assiste aux recherches. Yemenia qui a annoncé le futur versement de 20 000 euros à chaque famille de victimes, précisant qu’il ne s’agit pas un aveu de responsabilité mais d’une avance sur l’argent des assurances que les proches devraient toucher.

Les Comoriens demandent des comptes

« Nous aurions aimé que les Français aient pu nous informer de toute irrégularité ou de tout problème avec cet avion », a regretté mercredi le vice-président comorien Idi Nadhoim dans une interview à la chaîne France 24.

Ce à quoi Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, a rétorqué que « tout le monde le savait aux Comores, tout le monde le savait ». Du Sénégal, où il effectue une visite sur l’action culturelle de la France à l’étranger, il a précisé, rendant hommage aux victimes, que « ce n’est pas une question de vengeance, ce n’est pas une question de responsabilité ».

Pourtant, les Comoriens de France sont en colère. Ils se demandent pourquoi Paris n’a pas empêché l’A310 de transporter 66 ressortissants français de Sana’a à Moroni, via Djibouti.

Mais la France n’avait pas ce pouvoir. Les passagers de l’Hexagone avaient embarqué à Roissy (Nord de Paris) et  Marignane (Marseille, Sud) sur un A330 de Yemenia qui ne posait pas problèmes aux autorités françaises. C’est une fois à Sana’a qu’une partie des passagers a pris place à bord du vol IY626 pour rejoindre Moroni. Un changement d’appareil qui permet d’échapper aux éventuelles mesures d’interdiction…

(avec agences)

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