L’Iran s’en prend à l’Occident

L’Iran vient de libérer 5 des 9 membres du personnel de l’ambassade britannique arrêtés dimanche. le régime affirme vouloir maintenir ses relations avec l’Occident, mais multiplie les tentatives d’intimidation.

Publié le 29 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Parmi les neuf employés de l’ambassade britannique arrêtés dimanche par l’Iran (et non huit, comme annoncé précédemment par l’agence iranienne semi-officielle Fars), cinq ont été libérés, tandis que les autres continuaient d’être interrogés, a annoncé lundi le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères Hassan Ghashghavi.

Il a par ailleurs affirmé que le régime ne souhaitait pas réduire ses relations diplomatiques avec l’Occident, insistant sur le fait que les arrestations avaient eu lieu sur la base de preuves attestant de la culpabilité de l’ambassade de Grande-Bretagne en Iran.

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Selon les autorités iraniennes en effet, certains membres du personnel de l’ambassade auraient encouragé les émeutiers qui, depuis le 12 juin, contestent la réélection jugée frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad.

Fins non-diplomatiques

Le ministère des Renseignements soutient que l’ambassade aurait eu recours à une série d’embauches fictives, destinées en réalité à alimenter le flot des manifestants et à les diriger dans la contestation qui sévit dans les rues de Téhéran.

L’ambassade « embauchait trop d’employés locaux et les utilisait à des fins non diplomatiques », selon l’agence Inra.

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Londres a de son côté appelé à la libération immédiate de tous ses employés et l’Union européenne a mis en garde l’Iran contre une « réponse forte et collective de l’UE », dénonçant « le harcèlement et l’intimidation du personnel diplomatique des pays européens ».

Londres, nouveau « grand Satan »

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Depuis le début des troubles qui secouent l’Iran, le régime affirme qu’ils sont orchestrés par l’Occident, et notamment par la Grande-Bretagne. Le 19 juin dernier, l’ayatollah Khamenei avait, dans un discours, accusé Londres d’être l’instigatrice des manifestations. Il avait même parlé de « loups affamés en embuscade, prêts à retirer le masque diplomatique de leur visage ». « Ne négligez pas ces gens-là », avait-il ajouté.

La semaine passée, deux diplomates britanniques ont été expulsés. Londres a répliqué en expulsant à son tour deux diplomates iraniens. Dans les premiers jours de la contestation déjà, le correspondant de la BBC s’était vu retirer son accréditation puis avait reçu un ordre d’expulsion du pays.

Loin de son rôle d’arbitre, le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Khamenei, ne cache pas son soutien à Mahmoud Ahmadinejad et entend bien faire taire les Etats-Unis et l’Europe. Dimanche, il a fustigé leurs « remarques idiotes sur l’Iran ».

Haro sur l’Occident

Mahmoud Ahmadinejad se livre également à une véritable attaque en règle des pays occidentaux, soutenant qu’ils encouragent la rébellion.

Barack Obama, qui s’est dit ce week-end « outré » par l’ampleur de la répression contre les manifestants, a été accusé d’ingérence par le président iranien. « Il a parlé de réformes et de changement, pourquoi alors intervient-il et fait-il des commentaires contraires à la politesse », a ensuite déclaré le chef d’Etat fraîchement réélu.

Le président iranien a également dénoncé les « propos insultants de certains responsables occidentaux » envers l’Iran, en affirmant qu’il allait désormais profiter de sa présence « dans toutes les instances internationales pour faire le procès » de ces dirigeants.

Il faisait allusion à la déclaration du G8 de vendredi, lors de laquelle les chefs de la diplomatie des pays membres ont réclamé le respect du droit d’expression.

Ces déclarations sont « hâtives » et constituent « une ingérence », a condamné le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hassan Ghashghavi.    (avec agences)

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