Le président du Honduras organise son retour
Manuel Zelaya prépare avec ses alliés d’Amérique latine son retour au Honduras. Le chef de l’Etat a été chassé du pouvoir dimanche matin par des militaires exécutant une décision de justice.
Manuel Zelaya n’a pas dit son dernier mot. Dimanche matin, le président hondurien n’a pas pu résister aux militaires qui l’ont chassé du pouvoir sur décision de justice, avant de l’expulser au Costa Rica. Un impair que le chef de l’Etat élu en 2005 a déjà commencé à réparer en multipliant les ripostes.
« Je suis le président du peuple du Honduras : seul le peuple peut me destituer ou me faire revenir, pas un groupe de gorilles », a lancé Manuel Zelaya. « Ce n’est pas à eux de m’enlever le pouvoir moral de représenter le peuple du Honduras », a-t-il ajouté.
Et le président débarqué d’appeler la population à la « résistance pacifique ». Mot d’ordre suivi. Près de mille de ses partisans ont manifesté dimanche pour réclamer son retour. Certains s’en sont d’ailleurs pris à des militaires, provoquant des tirs qui n’auraient pas fait de blessé.
La communauté internationale derrière Zelaya
La Fédération des syndicats d’enseignants du Honduras a pour sa part annoncé une grève qui ne prendra fin qu’au moment où Manuel Zelaya retrouvera son fauteuil. Sur la scène internationale, le chef de l’Etat déchu fait jouer ses réseaux.
Le gauchiste s’est rendu dimanche soir au Nicaragua pour assister, lundi, à un sommet extraordinaire de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba) et du bloc centro-américain, qui se prononcent en faveur de son retour au pouvoir.
L’assemblée générale des Nations Unies se réunira quant à elle d’urgence ce lundi, à la demande de l’ambassadeur du Honduras à l’ONU, Jorge Reina Idiaquez, a précisé à l’AFP son porte-parole, Enrique Yeves.
Référendum illégal
La communauté internationale, des Etats-Unis à l’Union européenne, a vivement condamné l’expulsion de Manuel Zelaya, le président vénézuélien Hugo Chavez évoquant même un « coup d’Etat ».
« Coup d’Etat ». Un terme que réfute Roberto Micheletti, désigné par le parlement président du Honduras. Jusque-là à la tête du Congrès, Roberto Micheletti a déclaré : « Je veux juste dire que c’est bien une succession constitutionnelle. (…) Et je crois que personne, ni Barack Obama, et encore moins Hugo Chavez n’ont le droit de menacer ce pays ».
Manuel Zelaya, dont la présidence s’achève en novembre, a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à organiser dimanche un référendum pouvant lui permettre de briguer un nouveau mandat.
Le parlement, la cour suprême et l’armée s’étaient opposés au scrutin, le jugeant illégal. D’où la décision de justice qui a conduit à l’arrestation, puis à l’expulsion de Manuel Zelaya.
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