Iran: le Conseil des Gardiens hausse le ton

Le Conseil des Gardiens de la constitution a décidé de maintenir le statu quo et de confirmer les résultats de l’élection présidentielle iranienne, n’ayant constaté « aucune fraude majeure » dans la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Ils ont menacé les partisans de Mir Hossein Moussavi  de répression s’ils continuaient à manifester leur désaccord.

Publié le 23 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Aucune des plaintes des candidats défaits à l’élection présidentielle iranienne n’a été acceptée par le Conseil des Gardiens de la constitution, l’organe chargé de superviser les élections et d’entériner les résultats. En conséquence de quoi il n’envisage pas l’annulation de la présidentielle.

"Heureusement, lors de la récente élection présidentielle, nous n’avons constaté aucune fraude ou infraction majeure. Par conséquent, il n’y pas de possibilité d’une annulation" du scrutin, a déclaré le porte-parole du Conseil des Gardiens de la constitution, Abbas Ali Kadkhodaie, selon la télévision Press TV, qui dépend de la télévision d’Etat.

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Lundi déjà, il avait confirmé qu’il y avait eu lors du scrutin du 12 juin un nombre de votes supérieur au nombre d’électeurs potentiels dans cinquante districts, mais que cela n’avait pas eu d’"influence importante" sur le résultat final.

L’Iran est formé de 366 districts, subdivision administrative des 30 provinces que compte le pays.

Le Guide suprême derrière Ahmadinejad

L’ayatollah Ali Khamenei a de son côté indiqué que l’écart était tel entre le score de Mahmoud Ahmadinejad (24,5 millions de voix) et celui de Mir Hossein Moussavi (13,5 millions de votes) qu’une fraude était impensable.

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En tant que Guide suprême du pays, il est l’autorité ultime, et avait soutenu Mahmoud Ahmadinejad dès le début de la contestation. il paraissait donc peu probable qu’il ne se prononce pas en la faveur du maintien des résultats.

Mir Hossein Moussavi, mais aussi le candidat réformateur Mehdi Karoubi et le candidat conservateur Mohsen Rezaï ont dénoncé des irrégularités dans le scrutin, les deux premiers demandant l’annulation de l’élection et l’organisation d’un nouveau scrutin.

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Menace de répression

Par ailleurs, les Gardiens de la révolution (Pasdarans), ont prévenu les manifestants qu’ils devraient s’attendre à une riposte de leur part, dans un communiqué cité par l’agence Mehr.

"Les Gardiens de la révolution, les bassidjis (milice islamique dépendant des gardiens, ndlr) et les autres forces de l’ordre et sécuritaires sont prêts à mener une action décisive et révolutionnaire pour (…) mettre un terme au complot et aux émeutes", selon ce communiqué.

C’est la première fois que les Gardiens, l’armée idéologique du régime, lancent un tel avertissement depuis le début des troubles qui ont suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.     (avec agences)

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