Aastou, la fierté d’être ronde
Ronde et fière. Un air de déjà entendu ? Certes. Un air de déjà vu ? Moins sûr. Un impair que le show parisien de mode et de danse Aastou veut réparer en dévoilant un autre visage des femmes plantureuses. Un visage dynamique, sensuel et glamour.
Aastou s’étoffe. Le show parisien dédié à la femme ronde prend de l’ampleur et s’affine. Sur le fond et sur la forme. Pour la troisième édition, ce samedi au cœur de la capitale française, 22 femmes vont danser et/ou défiler pour redonner leurs lettres de noblesse aux rondeurs. Pour prouver que les cuisses pleines, les fesses rebondies, la poitrine plantureuse et le ventre généreux sont des gages de sensualité et de glamour.
En somme, démontrer qu’une femme potelée peut être « attirante, attachante, sensuelle, tout en étant opulente et unique », formule résumée dans l’acronyme Aastou auquel le spectacle doit son nom. « Les femmes rondes sont coquines, joueuses, très divas et très féminines », souligne Assétou Samaké, qui a créé le show pour les décomplexer, ayant elle-même souffert par le passé des quolibets liés à sa corpulence.
« Botchotter » sur du hip-hop
« Cette année, il y a beaucoup de show-rooms, poursuit la jeune Française d’origine malienne. Nous avons mis à l’honneur de nouveaux créateurs pour habiller les filles. Comme Akela Key, qui fait une ligne de vêtements du 38 au 54. Ce qui fait qu’une femme qui fait du 38 peut porter la même chose que sa copine qui fait du 54 ! Ce qui m’a plu chez lui, c’est qu’il habille toutes les femmes ! »
Côté dancefloor, trois artistes ont entraîné pendant plusieurs mois une partie des filles, principalement d’origine africaine, antillaise et européenne. Le chorégraphe Thony Maskot a misé sur le « voguing », une danse consistant à poser avec style, comme un mannequin. Son confrère Alanele a concocté un show « jazz-funk » en forme d’hommage à la pulpeuse actrice et chanteuse américaine Maryline Monroe. La chorégraphe Louise Hadj a, quant à elle, prévu une ambiance hip-hop.
Firmine Richard marraine
« Parce que, justement, on ne s’attend pas à voir des rondes danser sur du hip-hop ! », lance Assétou Samaké, en pleine élaboration de cours de danse consacrés aux femmes bien en chair. « Une ronde qui danse, c’est sensuel ! Ça "botchotte" et c’est joli à voir ! », justifie Assétou l’« épicurienne », dont le néologisme « botchotte » fait référence au balancement énergique du postérieur.
Plusieurs artistes sont attendus samedi, pour marquer leur soutien à Aastou. Dont Firmine Richard. L’actrice guadeloupéenne parraine même l’événement. « Parce que je suis ronde et que je me sens bien avec mes rondeurs, confie-t-elle. Et parce que je trouve de plus en plus intéressant que les rondes prennent conscience de leur corps. »
Aastou, samedi 13 juin à 20h45 à l’Espace Saint-Martin. 199 bis rue Saint Martin 75003 Paris. Entrée : 20 euros
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