Le téléphone mobile, plus qu’un portable?
Le téléphone portable, moins cher et moins gourmand en électricité, est-il parti pour supplanter l’ordinateur, en Afrique, au moins pour la réception d’Internet ? Les fabricants mobiles en sont de plus en plus persuadés.
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Aujourd’hui, la majeure partie des usagers africains utilisent des téléphones d’entrée de gamme, robustes et peu chers, comme LG vient d’en mettre sur le marché (KP100 et le KP105 pour environ 20$), ou comme Motorola (C113 et C113a) en a vendu près de 12 millions, depuis 2006, dans le cadre du « Programme mobiles pour les marchés émergents ». Mais les hommes d’affaires et les jeunes populations aisées des capitales africaines sont davantage attirées par les coûteux « smartphones » (« téléphones intelligents »), véritables ordinateurs de poche. Et depuis décembre 2008, ils peuvent enfin accéder à l’iPhone 3G d’Apple sur leurs marchés. L’appareil n’était jusque là disponible que dans une poignée de pays à travers le monde, et les élites africaines les plus impatientes devaient recourir au marché noir pour l’acquérir. De son côté, Research in Motion (RIM), présent en Afrique du Sud depuis 2004, ne s’est pas fait prier pour distribuer son Blackberry dans 24 autres pays du continent. Et son utilisation y « croît rapidement », à en croire Deon Liebenberg, directeur régional de la société nord-américaine. Le Taiwanais HTC Dream Mobile a quant à lui fait son entrée en mai dernier, en Afrique du Sud, sur le marché des smartphones. L’appareil embarque le système d’exploitation open source Android, de Google, attendu comme le futur « iPhone killer » ! La nouveauté, sur ce créneau des mobiles offrant un accès à Internet, vient du fait que les fabricants s’intéressent désormais aux consommateurs les moins fortunés des marchés émergents. Nokia, le principal d’entre eux, vient de lancer trois appareils – Nokia 2730 Classic, 2720 Fold et 7020 (100 $) – qui leurs sont destinés. Ils offrent un accès simplifié au web « sans avoir pour cela besoin d’un PC », précise Alex Lambeek, vice-président du constructeur finlandais. Attention, néanmoins, « à ce que le mobile ne devienne pas l’ordinateur du pauvre », met en garde Annie Cheneau-Loquay, directrice de recherche au CNRS et responsable du programme Africa’NTI.
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